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Akers Thionville : l’ancienne forge entre le marteau et l’enclume


Le 15 octobre dernier, la chambre commerciale avait accepté la proposition de rachat de la forge faite par Frank Supplisson pour 1M€. Il y a quelques jours, l’Unedic et le liquidateur juidiciaire de l’entreprise ont interjeté cette ordonnance en appel. (photo RL / Julio Pelaez)

La liquidation des actifs de l’ancienne usine Akers, à Thionville, est en cours mais des questions restent ouvertes sur une hypothétique reconversion du site. L’offre de rachat de la forge, par exemple, n’est pas encore sur le point d’aboutir.

Repartira, repartira pas ? Le réveil de la forge de l’ancienne usine Akers, à Thionville, est loin d’être une certitude. La proposition de rachat partiel des actifs (immeubles et parc machines), accordée le 14 octobre dernier par la chambre commerciale du tribunal de Thionville en faveur de Frank Supplisson, se voit aujourd’hui attaquée devant la cour d’appel de Metz.

À l’origine de cette procédure, on trouve l’association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) à laquelle s’est joint le mandataire en charge de la liquidation judiciaire de la société Akers. Contacté à plusieurs reprises, ce dernier n’a pas souhaité s’exprimer sur les motivations de ce revirement mais il ne serait pas impossible qu’il estime l’offre financière proposée par Frank Supplisson insuffisante (lire par ailleurs) pour recouvrir les créances laissées par l’entreprise au 31 mars dernier.

C’est en tout cas vers cette hypothèse que penche l’avocat du candidat au rachat de la forge, Me Becker. « Ce qui agace sans doute, c’est que l’on a pris en compte le coût de la dépollution du site, ce qui au final réduit le prix proposé », dit-il.

« On s’acharne sur le cadavre… »

« Visiblement, le liquidateur estime pouvoir tirer davantage de l’installation en procédant à une vente aux enchères publiques mais enfin rien ne l’en assure ! », tacle à son tour Jean-Charles Louis. Le 1er adjoint au maire de Thionville ne décolère pas à la lecture de ce nouveau feuilleton qui, à son sens, prive le bassin d’emploi d’une dynamique industrielle même si elle apparaît bien modeste en comparaison de ce que représentait l’usine de fabrication de cylindres pour laminoirs.

« Que propose Monsieur Supplissson si ce n’est recréer une activité économique et générer quarante emplois en deux ans , dit-il. J’aimerais qu’on m’explique pourquoi s’opposer à cela. Pour moi, l’appel est tout simplement scandaleux ! J’espère que tout le monde reviendra à la raison ». L’élu convient que le rôle d’un liquidateur est de défendre les intérêts des créanciers mais estime que « l’AGS sera de toute façon désintéressée de ses créances… ».

« Du côté des ex-salariés de l’usine, dont la plupart n’ont toujours pas retrouvé d’emploi, chaque nouvelle étape dans la procédure de liquidation est observée avec fébrilité. « Si Monsieur Supplisson a un projet tant mieux, surtout s’il nous rappelle. Mais enfin jusqu’ici, personne ne nous a contactés », note un ancien de la forge. « Frank Supplisson a une certaine réputation et on n’est sans doute pas sur la même longueur d’ondes mais s’il recrée effectivement 40 emplois à Thionville, je crois que ce n’est pas trop mal », soupire un autre ex-Akers.

Un troisième, qui s’apprête à entamer une reconversion professionnelle, lâche sèchement : « Peut-être y avait-il un espoir pour quelques-uns d’entre nous. Mais avec cette procédure en appel, on a plutôt l’impression qu’on s’acharne sur le cadavre… »

Pour l’heure, aucune date d’audiencement du dossier n’est fixée. Rien n’exclut que les protagonistes ne se revoient pas avant début 2017.

C. F. (Le Républicain lorrain)

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