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Affaire Grégory : Murielle Bolle prise d’un malaise juste avant de voir la juge d’instruction


Murielle Bolle a quitté la gendarmerie de Saint-Étienne-lès-Remiremont jeudi matin pour se rentre à Dijon, afin d'être présentée à la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel. (photo AFP)

Murielle Bolle, 48 ans, transférée jeudi à Dijon au terme de sa garde à vue, a fait un malaise peu après son arrivée qui va retarder son audition par la juge chargée de l’affaire Grégory, a-t-on appris de source proche du dossier.

Vers 13h30, la quadragénaire a quitté la cour d’appel dans une ambulance des pompiers. Son audition par la présidente de la chambre de l’instruction, Claire Barbier, a été retardée toute l’après-midi par la nécessité d’hospitaliser la suspecte. « A priori il n’y avait pas de grande inquiétude », mais les médecins « sont en train d’approfondir les examens », a précisé son avocat, Me Jean-Paul Teissonnière, ajoutant que sa cliente devrait être présentée à la magistrate vers 19h.

A partir de là, Claire Barbier pourrait mettre en examen ou placer sous le statut de témoin assisté celle qui, âgée de 15 ans en 1984, avait livré un témoignage accablant son beau-frère Bernard Laroche, premier suspect de l’affaire alors inculpé. Sa rétractation éclair avait conduit à la libération début 1985 de ce dernier, tué peu après par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, qui restait convaincu de sa culpabilité.

Les soupçons portés sur Murielle Bolle interviennent moins de deux semaines après la mise en examen des époux Jacob, un grand-oncle et une grand-tante de l’enfant qui étaient proches de Bernard Laroche, pour enlèvement et séquestration suivie de mort. Près de 33 ans après la découverte du corps de l’enfant dans la Vologne, l’accusation suit la piste d’un crime « collectif » mais reste à savoir comment elle distribue les rôles entre les différents mis en cause et ce qu’elle peut encore reprocher à Murielle Bolle, qui a déjà fait l’objet d’investigations dans le passé.

« Complice » des corbeaux et de l’assassin ?

Les enquêteurs avaient notamment exploré une piste selon laquelle l’adolescente aurait pu prendre une part active à l’enlèvement de Grégory en lui injectant une dose d’insuline – obtenue auprès de sa mère diabétique – pour le plonger dans le coma. Un flacon et une seringue avaient été retrouvés au bord de la Vologne. Mais son intention criminelle avait été écartée par la cour d’appel de Dijon dans l’arrêt de 1993. La justice peut-elle aujourd’hui en faire « une complice » des « corbeaux » et de l’assassin ?

Selon son avocat, Me Jean-Paul Teissonnière, le seul élément nouveau abordé lors de sa garde à vue sont « quelques témoignages de cousins éloignés qui sont venus dire qu’elle aurait dit en sortant des gendarmes (fin 1984) qu’elle avait dit la vérité ». « C’est encore la même soupe qu’on lui ressort, elle est indigeste », déplore-t-il, ajoutant que « le niveau de l’enquête est très bas » et que « c’est vraiment très pauvre, en termes d’éléments nouveaux ».

En trois décennies, cette affaire jamais élucidée a connu de nombreux rebondissements mais les enquêteurs ne sont jamais parvenus à résoudre l’énigme. « J’ai l’impression qu’on a mis une confiance excessive dans les appareils électroniques et on risque d’être déçus », critique Me Teissonnière, allusion au logiciel de la gendarmerie Anacrim utilisé pour repasser au peigne fin les 12 000 pièces du dossier et y déceler de nouvelles incohérences.

Le Quotidien/AFP

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