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Affaire Grégory : Marcel Jacob, le grand-oncle suspecté, a un alibi « vérifié »


Les deux septuagénaires, jamais été inquiétés jusqu'alors, ont été interpellés mi-juin. Leur arrestation surprise avait relancé cette affaire jamais élucidée en 33 ans. (photo archives AFP)

Les avocats des époux Jacob ont affirmé mercredi avoir déterré dans le dossier de l’affaire des alibis prouvant que leurs clients étaient au travail il y a près de 33 ans au moment de l’enlèvement et de l’assassinat du petit Grégory, dont ils sont soupçonnés.

« C’est la pierre tombale du dossier » en ce qui concerne mon client, a dit Me Stéphane Giuranna, avocat de Marcel Jacob, confirmant ses déclarations à Vosges Matin. « On me dit depuis le départ qu’il y a un flou dans l’alibi, or j’ai retrouvé le petit détail qui avait été vérifié auprès de leur employeur : il y a un alibi clair, net, vérifié 96 heures après les faits ». Me Giuranna précise avoir découvert, parmi les milliers de page du dossier, une mention manuscrite innocentant selon lui son client : sur un tableau réalisé par les enquêteurs en novembre 1984, à côté de l’alibi de Marcel Jacob, serait écrit à la main « vérifié auprès de l’employeur ».

Son épouse, Jacqueline Jacob, a aussi « toujours indiqué à la justice » avoir été au travail « l’après-midi jusqu’à 21 heures » le jour de la mort de Grégory, a affirmé de son côté son avocat, Me Alexandre Bouthier. Jacqueline Jacob aurait aussi participé avec son mari à une réunion syndicale jusqu’à 17 heure, sa présence étant attestée, selon l’avocat, par un procès verbal saisi par les gendarmes lors de perquisitions au domicile du couple en juin dernier.

« Élément déterminant » ou « rideau de fumée » ?

Les deux septuagénaires, jamais été inquiétés jusqu’alors, ont été interpellés mi-juin. Leur arrestation surprise avait relancé cette affaire jamais élucidée depuis la découverte du garçon de 4 ans, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, le 16 octobre 1984. Mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort, ils sont placés sous un très strict contrôle judiciaire. Pour l’avocat de Marcel Jacob, cette pièce du dossier serait « l’élément déterminant qui prouve qu’il est innocent ». Un raisonnement également avancé par les avocats de son épouse, qui affirment que l’alibi de cette dernière a aussi été attesté.

Absolument pas, pour Me Thierry Moser, avocat historique des parents Villemin : « Je suis convaincu que ce prétendu alibi n’est qu’un rideau de fumée », a-t-il réagi auprès, affirmant que « cet alibi est invérifiable », parce que les ouvriers auraient pu s’absenter de l’entreprise. « Je n’attache à cette prétendue révélation aucune importance. Cela n’a aucun caractère de nouveauté », a-t-il balayé.

Le Quotidien/AFP