Les avocats de Murielle Bolle et des époux Jacob, mis en cause dans l’affaire Grégory, vont plaider vendredi devant la chambre de l’instruction de Dijon la nullité des mises en examen de leurs clients.
Les avocats de Murielle Bolle, mise en examen en juin pour le rapt mortel de Grégory Villemin, pointent « l’absence d’indices graves et concordants » et entendent « démontrer qu’elle n’a rien à voir, ni de près, ni de loin » avec la mort du petit garçon de quatre ans retrouvé ligoté dans la Vologne il y a plus de 33 ans. En 1984, celle qui était alors âgée de 15 ans avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d’une garde à vue devant les gendarmes, d’avoir enlevé Grégory avant de se rétracter.
Ce dernier avait été incarcéré puis relâché avant d’être tué d’un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant, en 1985. La justice soupçonne cette femme aujourd’hui âgée de 48 ans d’avoir participé à l’enlèvement et soutient que sa rétractation s’explique par des violences familiales subies à l’époque, ce qu’elle conteste.
Murielle Bolle toujours dans la Nièvre
Septuagénaires, Marcel et Jacqueline Jacob sont quant à eux soupçonnés d’avoir été les corbeaux de l’affaire, à l’origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignées. Le grand-oncle et la grand-tante du petit Grégory seraient impliqués dans le rapt et la mort du garçonnet dans le cadre d’un « acte collectif ». Leurs avocats, qui martèlent depuis des mois l’innocence de leurs clients, affirment aussi que leur mise en examen, en juin dernier, « est nulle car leurs droits élémentaires ne leur ont pas été notifiés ». Initialement soumis à un contrôle judiciaire strict, qui leur imposait de résider séparément et loin de leur domicile vosgien, les époux Jacob ont depuis été autorisés à rentrer chez eux.
Les avocats de Murielle Bolle, qui est pour sa part contrainte depuis début août de résider dans la Nièvre, plaideront aussi pour que la chambre de l’instruction l’autorise à son tour à rentrer chez elle dans les Vosges, après une première demande rejetée fin janvier. La chambre de l’instruction avait par ailleurs refusé, début mars, de transmettre à la Cour de cassation une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) portant sur les conditions de garde à vue de Murielle Bolle en 1984 – une première étape indispensable avant un éventuel examen par le Conseil constitutionnel.
Le Quotidien/AFP