Un cousin de Murielle Bolle a déposé plainte pour « diffamation publique » contre celle-ci, qui l’accuse de faux témoignage dans un livre récent revenant sur l’affaire Gregory, a-t-on appris jeudi auprès de l’avocat du plaignant.
Dans son livre intitulé Briser le silence et paru début novembre, Murielle Bolle, âgée aujourd’hui de 49 ans, accuse son cousin d’avoir inventé des violences infligées par sa famille la veille de ses rétractations en 1984.
La plainte pour « diffamation publique aggravée » vise également la romancière Pauline Guéna, qui a écrit le livre avec Murielle Bolle, et la maison d’édition Michel Lafon. Elle a été déposée auprès de la doyenne des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Metz fin décembre, a indiqué l’avocat du cousin, Me Thomas Hellenbrand, confirmant une information de l’Est républicain.
« Tout au long de son ouvrage, Murielle Bolle l’accuse clairement de mentir sur un sujet extrêmement grave et sous-entend même qu’elle a été maintenue en détention » en 2017 sur la base des déclarations de son cousin, a précisé Me Hellenbrand.
Alors âgée de 15 ans, elle avait raconté dans les premiers jours de novembre 1984 aux gendarmes puis au juge d’instruction que son beau-frère, Bernard Laroche, avait enlevé en sa présence Grégory Villemin l’après-midi du 16 octobre 1984. Le corps de l’enfant de 4 ans avait été retrouvé quelques heures plus tard, mains et pieds ligotés, dans la Vologne. L’adolescente avait fait volte-face quelques jours plus tard, en assurant avoir subi la pression des gendarmes.
L’identité du cousin révélée dans le livre
En juin 2017, Murielle Bolle, ainsi que Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grande-tante du garçonnet, ont été mis en examen pour « enlèvement et séquestration suivie de mort ». Au moment de cette mise en examen, ce cousin avait contacté les gendarmes, affirmant se souvenir que Murielle Bolle avait été à l’époque violentée par sa famille pour revenir sur son témoignage.
Rappelant que son client « a témoigné dans le cadre d’une procédure judiciaire », Me Hellenbrand estime que « Murielle Bolle aurait dû emprunter la voie judiciaire si elle estimait qu’il mentait ». « Elle se fourvoie en accusant quelqu’un de faux témoignage par voie de publication », a-t-il ajouté, soulignant qu’elle avait révélé dans son livre l’identité de son cousin.
Les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob en 2017 ont été annulées en avril 2018 pour des raisons de procédure. La Cour de cassation doit se prononcer sur l’annulation ou non de la garde à vue de Murielle Bolle en 1984, après la décision en novembre du Conseil constitutionnel de censurer plusieurs dispositions de l’ordonnance de 1945 sur « l’enfance délinquante ».
LQ/AFP