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« Action-érection » : un exhibitionniste de 18 ans condamné à Metz


Le prévenu a été secoué par sa garde à vue et son passage à la barre du tribunal. (illustration RL/Karim Siari)

Une pulsion, une masturbation. Action, érection. À trop revisiter ce principe en public, Nicolas a échoué à la barre du TGI pour quatre exhibitions sexuelles entre le 28 janvier et le 18 mars 2018, au Ban Saint-Martin.

La fraîcheur de la saison ne dissuadait pas le Messin de 18 ans de montrer son anatomie à qui ne voulait pas la voir et qui fut désagréablement surprise de la découvrir.

C’est arrivé sur un parking à cette jeune femme, assise dans sa voiture, occupée avec son smartphone. Elle avait déjà repéré le prévenu, habillé en joggeur, capuche sur la tête, mais ne s’était pas interrogée plus que ça jusqu’à ce qu’il toque à la vitre côté passager. « Salut, tu peux me dire le chemin pour Scy-Chazelles ? » L’information est de suite suivie par une question sur l’intérêt de la victime pour son sexe que Nicolas présente dans ses meilleures dimensions.

Une autre plaignante rapporte qu’il est entré derrière dans son immeuble pour promouvoir devant elle ses meilleures dispositions. « Ça fait peur […] On ne s’attend pas à trouver des gens comme ça », témoigne cette partie civile à l’audience. Une mineure de 13 ans soumise à la vue du sexe de Nicolas aurait pu faire le même commentaire.

Oisif, fragile, passif

L’expertise psychiatrique trouve la cause de ce trouble dans un syndrome anxio-dépressif développé par le jeune oisif, fragile, passif et manquant de confiance en lui. Le praticien lui conseille aussi vivement de lâcher la fumette. Il aurait pu l’inviter à affronter la vraie vie plutôt qu’imiter des images gobées sur des sites pornos gratuits pour compenser sa timidité avec les filles et sa misère sexuelle.

Le parquet fait confiance au prévenu, secoué par sa garde à vue et son passage à la barre. Il mise également sur le pouvoir thérapeutique des débats pour limiter ses réquisitions à un sursis simple, sans précision de quantum. À surfer sur les réseaux sociaux, son client à la personnalité effacée « ne s’est pas aperçu du mal qu’il faisait », plaide Me Valérie Seibert-Sandt pour une justice plus conseillère que sévère.

Le tribunal prononce 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, interdiction d’exercer toute activité avec des mineurs. Il faut aussi payer un peu plus de 3 000 euros à deux plaignantes.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)