Les opérations de recherche se poursuivaient dimanche matin à Eckwersheim (Bas-Rhin) au lendemain de l’accident d’une rame d’essai TGV qui a coûté la vie à au moins 10 personnes et fait 37 blessés, a constaté un journaliste.
Le bilan humain de l’accident était inchangé en début de matinée à 10 morts, 25 blessés en urgence relative et 12 en urgence absolue mais pourrait évoluer dans les prochaines heures, a indiqué la préfecture du Bas-Rhin.
Un porte-parole de la SNCF, interrogé dimanche, a affirmé qu’il y avait «quelques enfants» à bord de la rame au moment de l’accident, sans pouvoir dire si certains d’entre eux faisaient partie des victimes décédées. Il a affirmé cependant «qu’il y en a(vait) parmi les blessés», sans préciser s’ils étaient blessés «légers ou graves».
Parmi les décombres, des hommes en blanc procédaient à des relevés et à des investigations sur les matériels ainsi que sur la voie ferrée où s’est produit l’accident, a constaté un photographe. «L’objectif est de retrouver éventuellement des corps», a-t-on appris auprès de la préfecture.
La motrice arrière du TGV gisait toujours dans le canal au pied du pont où le train a déraillé, à Eckwersheim, au nord de Strasbourg, où des opérations de levage de la rame à l’aide d’un engin grutier ont démarré tôt dans la matinée.
Les secours ont affrété sur les lieux des camions grues et des camions de portage. Le centre de la rame, composée de cinq voitures, et sa locomotive étaient couchés sur les berges, l’arrière dans l’eau, au pied d’un pont métallique enjambant le canal de la Marne au Rhin, large d’une quarantaine de mètres.
Samedi, Jérôme Sotty, directeur départemental adjoint des services d’incendie et de secours du Bas-Rhin, avait évoqué la présence d’un corps coincé sous la rame, qui pourrait être celui d’un enfant, en raison de sa faible corpulence.
La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, qui s’était rendue sur place samedi accompagnée de son secrétaire d’Etat chargé des Transports Alain Vidalies, avait fait état de cinq disparus et la présence de «personnes coincées sous les wagons».
La SNCF a ouvert une cellule psychologique d’assistance aux familles des victimes, et aux proches, a ajouté la préfecture du Bas-Rhin. La SNCF a aussi mis en place un numéro vert (0800 130 130). L’accident d’Eckwersheim est le premier déraillement mortel dans l’histoire du TGV depuis sa mise en service en 1981.
Une douzaine de déraillements de TGV, parfois dus à des objets sur les voies, ont été recensés depuis 1981. Mais aucun n’a eu de conséquences aussi graves, et aucun ne concernait une rame d’essai.
Les dix tués faisaient partie d’une équipe de 49 techniciens et cheminots à bord de la rame qui effectuaient un essai sur la ligne LGV destinée à relier Paris à Strasbourg en 1H48 à partir d’avril 2016.
AFP/M.R.