Quelle position commune tenir face au préfet sur le sujet de l’A31 bis ? Lors du dernier conseil municipal, la ville de Florange a adopté une motion comportant des demandes précises pour protéger ses riverains, ceux de Terville, mais aussi les entreprises menacées d’expropriation dans le cadre de ce projet.
Le projet d’A31 bis est bel et bien lancé. Mais l’annonce du ministre des Transports le 5 janvier dernier n’enterre pas les débats. En Moselle nord, des points de crispation demeurent sur le tracé dit F4 et son tunnel profond sous Florange.
Jeudi soir, au conseil municipal, Rémy Dick a proposé au conseil de voter une motion recensant « les points de vigilance ». Une manière « d’avoir davantage de poids » face au préfet, que le maire de Florange rencontrera prochainement, et de marquer une position commune avec Terville notamment, où un nouveau collectif de riverains s’est constitué.
Éviter les nuisances pour les riverains
Les doléances ? Elles portent d’abord sur l’entrée du tunnel, que le maire n’envisage « qu’au sud de la RD952 », hors du périmètre urbanisé. La zone industrielle lui semble adaptée, de manière à écarter toute possibilité de nuisance aux riverains.
Dans cette motion, Rémy Dick redit son « soutien » à la centaine de Tervillois concernés par le tracé ainsi qu’aux propriétaires du château de Bétange, en suggérant « la construction d’une infrastructure de protection des populations allant de l’allée des Marronniers au rond-point de l’Étoile ».
Le tissu industriel enfin, au niveau des zones Sainte-Agathe et de la Feltière. « Une quarantaine d’entreprises sont dans l’incertitude d’une expropriation, contraignant ainsi leur développement », a-t-il rappelé. L’élu les a assurés de son engagement pour les « défendre » en encourageant la concertation avec les élus locaux promise par le préfet.
« Le projet n’est pas améliorable, il est mauvais »
« Cette motion m’interpelle, réagit Michèle Bey (Florange Nouvel Horizon), qui pointe un problème de timing. Tant sur la forme – le document a été déposé sur table le soir du conseil –, que sur le fond : « Ces questions sur le sort des entreprises et des habitants, c’était avant d’accepter que l’autoroute passe sous Florange qu’il fallait se les poser ! » Et de demander le report de la motion au prochain conseil municipal.
« Il reste bien d’autres soucis, enchaîne son colistier Philippe Tarillon. Les travaux, leur impact sur les maisons, les gaz d’échappement, sans compter le péage. Bref, le moins mauvais, c’est que le tunnel ne démarre pas là où il était prévu. » Pas de quoi « se glorifier », lance-t-il à l’adresse du maire. « Ce projet ne répond pas aux exigences de mobilité sur le nord-mosellan. La mobilisation doit continuer pour s’opposer. Le projet n’est pas améliorable, il est mauvais. »
« Vous restez dans la position du « Y’a qu’à, faut qu’on ! », lui reproche Rémy Dick, qui l’invite à assumer en votant. L’opposition a préféré s’abstenir. En nuançant : « On ne s’oppose pas à ce qui est écrit, on ne participe pas à cette motion dans l’état. Nous aurions aimé avoir le temps de l’étudier pour ensuite donner nos positions. » Le document avait, en effet, été revu « à la dernière minute », s’est justifié Rémy Dick, « en raison de discussions très récentes avec la municipalité de Terville, le collectif tervillois et les propriétaires du château de Bétange ».
Joan Moïse
On sait depuis le début, que l’A 31 bis traversera des zones urbanisées. D’où un certain nombre de riverains logiquement mécontents.
Quand un projet est d’intérêt public évident, la seule solution est d’indemniser correctement les gens (particuliers ou entreprises) lésés ou gênés par le projet.
Si on doit examiner chaque doléance, le projet verra le jour en 2518 au plus tôt.