Le prévenu, sans permis, voulait échapper à la police. Dix minutes de rodéo sur l’autoroute et une voiture emboutie par les policiers : 8 mois ferme.
Le prévenu hurle à l’injustice. Comment peut-on condamner à de la prison ferme un père de famille, titulaire d’un CDI au Luxembourg ? Quand il a joué le rôle principal d’une course-poursuite à 170 km/h en pleine journée sur l’A31, le tribunal correctionnel n’y voit aucun inconvénient.
Le 17 février, Djilali Doubi Bennoua, 20 ans, rentre du travail en direction de Metz. Au niveau de Florange, il franchit une ligne blanche juste au vu d’une patrouille de police. Les agents lui font comprendre qu’il doit s’arrêter à la prochaine sortie. Le conducteur fait mine de ralentir. Et change d’avis.
Débute alors un rodéo : l’automobiliste zigzague entre les voitures, obligeant les autres conducteurs à freiner ou à s’écarter. Sur la bande d’arrêt d’urgence, des pointes à 170 km/h s’affichent sur le tableau de bord des policiers qui le poursuivent. Le fuyard s’engouffre dans la sortie de La Maxe et percute, au cédez- le-passage, une voiture familiale. Puis la course se poursuit. Et d’un coup, l’homme pile brusquement. La voiture de police l’emboutit par derrière. Le choc est violent, les airbags se déclenchent : 3 jours d’ITT pour les deux policiers touchés aux vertèbres. « Je n’ai pas voulu qu’ils me rentrent dedans. On était à Metz. J’ai freiné. Pas eux », minimise le prévenu.
A l’audience d’hier, en comparution immédiate, l’homme explique qu’il a eu peur. Il n’a jamais passé le permis et aurait craint de perdre son travail… Et reconnaît que « c’était une erreur ».
Pour le ministère public, Gilles Bourdier relève « l’extrême dangerosité » de ce comportement et remercie « la providence » qu’il n’y ait pas eu plus de victimes. Il sollicite 8 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt. Des réquisitions suivies par le tribunal.
L. L. (Républicain Lorrain)