Le prévenu serait venu de Nancy pour cambrioler une maison à la frontière luxembourgeoise. Il a pu être arrêté par l’habitant !
Pied de biche, tournevis, ciseau à bois, gants, cagoule : le trentenaire n’avait rien oublié. Il a forcé une fenêtre sans volet dans une maison, à Rodemack, le 5 décembre dernier. Et il a visiblement mal choisi son heure. Certes, il fait nuit à 18 h, mais le propriétaire des lieux est rentré chez lui à ce moment-là. Il est tombé nez à nez avec le cambrioleur. Ce dernier n’a pas eu le temps d’emporter quoi que ce soit. La victime ne l’a pas laissé filer. Il l’a attrapé par la capuche en attendant l’arrivée des autorités.
Le prévenu était présenté un mois plus tard, devant le tribunal correctionnel de Thionville. Il n’a pas de casier. Il n’a pas de boulot, il cherchait de l’argent. «J’ai des difficultés», argue-t-il dans un français parfait. Petit, doudoune bleue, pantalon clair, l’homme est d’origine albanaise, diplômé dans son pays, compétent dans le bâtiment. Il était déjà sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Mais son avocate, Me Gharzouli, maintient qu’une requête suspensive de cette décision est en cours, que sa volonté de régulariser la situation pour des raisons personnelles est réelle. Elle insiste surtout sur son absence d’antécédents judiciaires. Le tribunal n’y sera pas sourd, prononce une peine inférieure aux réquisitions du parquet : dix mois de prison avec sursis à l’égard du prévenu, ainsi qu’une interdiction de paraître sur le territoire français pendant quatre ans. L’indemnisation de la victime sera évoquée lors d’une prochaine audience civile, en mai.
F.T.
(le Républicain lorrain)