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À moto dans les remparts de Longwy, sans freins et sans direction…


(photo RL / René Bych)

Un jeune de 18 ans a été jugé par le tribunal de Briey. En août dernier, à Longwy, il avait percuté un policier avec sa mini-moto.

Vous êtes actuellement détenu pour quel motif ?

– Je sais pas.

– Ce n’est pas dans le cadre d’une instruction ?

– On m’a pas trop expliqué. C’est pour extorsion de véhicule (sic). Mais j’en sais pas plus. »

Guère loquace, Zakarya, au moment de répondre aux questions de la présidente Ombline Parry. C’est pour de tout autres faits qu’il est jugé…

Le 9 août dernier, ce grand gaillard de 18 ans circule au guidon d’une pocket bike, dans les remparts de Longwy. Sans casque, évidemment. Les policiers tombent sur lui alors qu’ils sont aux trousses d’individus qui viennent de caillasser des automobilistes.

Non seulement Zakarya ne s’arrête pas au moment de se faire contrôler, mais en plus il fonce sur un adjoint de sécurité (ADS). Le « bleu » s’en tire avec une vilaine douleur à la jambe et cinq jours d’ITT.

« Je n’avais plus de freins ni de direction sur la moto. J’arrivais plus à tourner le guidon », argue le jeune prévenu, qui plaide donc les blessures involontaires. « Pourquoi rouler alors ? », interroge malicieusement Ombline Parry. L’intéressé ne se laisse pas démonter : « C’était les remparts. Il n’y avait personne et je faisais que de la ligne droite. » Le problème, c’est que Zakarya ne s’est pas non plus arrêté après le choc. Il a poursuivi sa route, avant de se faire pincer un peu plus tard.

« Des imprécisions très claires »

« On ne croit pas une seule seconde à sa version des faits », lance Sophie Martin-Bahuon. Elle requiert cinq mois de prison avec sursis mise à l’épreuve. Quelques instants plus tôt, c’est Me Cécile Giacometti, l’avocate de l’ADS, qui avait chargé le mis en cause : « Il a dévié volontairement de sa trajectoire. C’est inacceptable. A 50 km/h, on peut déjà tuer un piéton ! »

« S’il avait voulu foncer délibérément sur ce policier, les blessures n’auraient pas été aussi légères. En outre, on ne sait même pas si les agents ont respecté les consignes réglementaires propres à un contrôle routier. Rien n’est indiqué dans leur procès-verbal », riposte Me Gérard Kremser. Avant de s’amuser : « Dans ce dossier, il y a des imprécisions très claires. » L’avocat n’obtient pas la relaxe. Son client écope de cinq mois avec SME. Il devra verser 800 € (préjudice et frais de justice) au jeune agent.

G. I. (Le Républicain lorrain)