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A 31 : la régulation des vitesses débute ce lundi


(Illustration : RL)

La régulation dynamique des vitesses devient obligatoire demain sur l’ A31, entre la patte d’oie de Richemont et la frontière grand-ducale. Il faudra se soumettre aux indications des panneaux lumineux sous peine de sanction.

C’est une première sur une autoroute non concédée en France : après deux ans de test sur une portion de 4 kilomètres, la régulation dynamique des vitesses devient obligatoire à partir de demain sur les 26 kilomètres (13 dans chaque sens) du tronçon nord de l’A31 entre Richemont et la frontière luxembourgeoise.

Concrètement, les automobilistes devront adapter leur vitesse suivant les injonctions des panneaux lumineux disséminés sur le parcours par la Direction interdépartementale des routes Est. En fonction de l’encombrement de la route, pour retarder l’apparition d’un bouchon aux heures critiques du matin (6 h 30-9 h 30) et du soir (16 h-20 h), le dispositif semi-automatique prescrira de circuler à 70, 90 ou 110 km/h.

Verbalisation : pas de ciblage

Et il faudra s’y plier, sous peine d’être verbalisé, puisque la mise en œuvre de la régulation dynamique des vitesses a valeur réglementaire. Pour simplifier les choses pour les automobilistes, les panneaux fixes indiquant des vitesses seront petit à petit enlevés. « De toute façon, dans le code de la route, l’indication sur un panneau à message variable prévaut sur une indication fixe », rappelait Élise Bas, la directrice de cabinet du préfet de Moselle et de la Lorraine, lors du lancement du système. Préférant convaincre que contraindre, la représentante du préfet a annoncé qu’elle n’ordonnera pas pour l’heure aux CRS de l’autoroute de cibler les contrevenants aux nouvelles règles.

À la veille de cette mini-révolution, les avis sont plutôt tranchés chez les frontaliers. Premiers intéressés par les tentatives de désengorgement de l’A 31 au nord du sillon mosellan, ils n’attendent de grands changements dans le quotidien.
Frontaliers pessimistes

Pascal Peuvrel, avocat et président de l’association des frontaliers au Luxembourg, 25 ans de parcours du combattant au compteur : « Je ne vois absolument pas à quoi cela va servir. A coller des PV supplémentaires ? L’A 31 est devenue une catastrophe. Je pars du nord de Metz pour rejoindre Luxembourg-ville. Quand ça roule bien, je mets 35 minutes. Là, je dépasse une heure trente ! » Selon lui, même la disparition du poste frontière de Zouffgten n’a pas amélioré la situation. « Bon, le passage du poste, ce n’est pas mieux. Ensuite, il y a un effet d’entonnoir provoqué par les embouteillages en direction de l’aéroport. Bref, je ne vous raconte pas le stress quotidien. » Guy Mille, informaticien, effectue le trajet Thionville-Luxembourg depuis une vingtaine d’années. Il partage avec son compagnon de route une certaine forme de résignation. « La majorité des gens n’a pas respecté le test des régulations de vitesses ces deux dernières années.

Et puis, la problématique, c’est comment respecter les 70 ou 80 km/h quand on est poussé par un 38 tonnes qui finit par vous doubler ! » L’informaticien a fait ses comptes : « Il y a dix ans, il fallait partir à 6 h 45 de Thionville pour éviter les bouchons ; l’an passé, c’était 6 h 10. Maintenant, je pars à 6 h. C’est sûr, j’arrive super tôt au boulot et je repars également très très tôt », ironise Guy.

Alain Morvan (Républicain Lorrain)