Les douanes ont arrêté, vendredi 8 octobre, au terme d’une course-poursuite, un homme de 73 ans qui transportait 500 munitions et des chargeurs dans sa voiture, sur l’A31. Le prévenu, au casier judiciaire hors norme, vient d’être condamné par le tribunal de Thionville.
La petite Citroën est repérée par la douane à Zoufftgen. Vendredi 8 octobre, au matin, l’automobiliste vient de franchir la frontière luxembourgeoise. Mais il n’a pas très envie de se laisser contrôler. Il feint de prendre la sortie indiquée par les douaniers, puis donne un coup de volant au dernier moment. Il accélère, s’arrête, repart, prend une autre sortie. La voiture sera finalement coincée dans le trafic à Terville. Les agents comprennent rapidement les motivations du fuyard : le conducteur transporte 500 munitions de gros calibre et cinq chargeurs.
Il était présenté devant le tribunal de Thionville dès ce lundi 11 octobre. Le profil du prévenu est hors du commun : l’homme de 73 ans a passé presque la moitié de sa vie en prison, condamné pour des infractions en lien avec les armes, pour coups et blessures ayant entraîné la mort, et pour un meurtre qu’il a toujours nié. Il était en liberté conditionnelle quand il a été arrêté.
Prison ferme
Petit, mince, dégarni, il porte un pantalon rouge et ses lunettes sont accrochées au col de son sweat gris. Il parle posément, reconnaît son erreur. Son accent chantant trahit des origines dans le sud de la France. Il vit aujourd’hui à Nancy. Il explique au tribunal qu’il a fait le trajet pour le compte « d’une personne honorable », qui pratique la chasse. « C’est une personne qui m’a rendu service », glisse-t-il. Il a touché 200 € de commission. « C’est beaucoup d’argent pour moi. » Le prévenu n’en dira pas plus.
« La thèse du chasseur ne me convainc pas », tranche le substitut du procureur. Il rappelle les circonstances de l’interpellation et la dangerosité des munitions saisies. Il insiste aussi sur le fait que sa liberté conditionnelle lui interdisait de détenir des armes et de se rendre à l’étranger. Il requiert un an de prison ferme.
L’avocate du prévenu préfère s’interroger sur l’existence d’une peine plus adaptée à « une personnalité touchante », qui aime lire, l’art et… les armes.
Son client écope de 1 000 euros d’amende douanière. Et il repart en prison : le tribunal le condamne à sept mois ferme.
F.T (Le Républicain Lorrain)