Europa League : le F91 éliminé sur un coup de serpillère…

Voilà, l’Europa League et le rêve d’accéder aux 16es de finale, est passé. Le F91, pourtant très bon, est tombé contre l’APOEL sur des phases standards. Dommage. Tellement dommage…

Bertrand Crasson voulait changer son équipe de jeunes premiers en une meute de loups. Il a réussi son coup mais pas au point de pouvoir effacer toutes les différences fondamentales existant entre deux groupes aux qualités intrinsèquement pas si éloignées que ça l’un de l’autre. L’APOEL s’est appuyé sur la taille de ses joueurs et exclusivement là-dessus. Cela a suffi. Le club chypriote n’a finalement produit que trois actions en première période : deux phases arrêtées et une accélération de sa starlette, Musa Al-Taamari. Sur cette dernière, le Jordanien a éliminé trois joueurs dans un mouchoir de poche et buté sur la main ferme de Joubert, qui dévie sur sa barre (17^e). Sur les deux autres… ça a fait but. Merci les centimètres, merci les kilos.

Un corner au deuxième poteau redressé sur la ligne et qui attrape par (mal)chance un bras de Tom Schnell à qui on ne peut décemment pas demander de sauter les mains le long du corps (décidément, cette règle est d’une bêtise absolue) et qui donne un pénalty transformé par Matic (0-1, 10^e). Puis un coup-franc sur lequel Joubert hésite à aller mais qui est bien trop loin de son but, et que l’immense Merkis croise hors de sa portée, de la tête (0-2, 43^e).

Stolz a touché le poteau

Ce score, à la pause, est une hérésie totale. Le F91, qui maîtrise (presque) totalement sa partie, aurait pu bénéficier d’un pénalty si Morren, déséquilibré dans la surface, avait eu le vice suffisant pour plonger plutôt que de remettre en retrait vers Stolz, contré (23^e). Stolz toujours, touche le poteau sur un tir sec mais travaillé du gauche et à la récupération, plein axe, Sinani est contré par Savic (34^e). Et puis il y a ce tir de Lesquoy, au ras du sol, cadré, à la sortie d’un corner, que Belec voit au dernier moment et sort au prix d’une parade de dernière seconde (38^e).

A la pause, sous la pluie, sur cette pelouse curieuse et rendue spongieuse par une pluie quasi-ininterrompue, Dudelange est déjà éliminé alors qu’il n’a presque jamais autant cadenassé une partie, avec 60% de possession de balle.

L’APOEL qualifié… ne le méritait pas

C’est ce qui rend cette fin de campagne horrible : au stade Josy-Barthel, Dudelange a regardé l’APOEL se qualifier alors que de toutes les équipes qu’il a pu rencontrer dans ce groupe, le club chypriote est d’assez loin celle qui le méritait le moins. Si Al-Taamari en contre, est tombé sur un Joubert d’une classe folle qui a remporté un deuxième face-à-face (71^e), Lavie aurait pu encore ramener le F91 à un but d’une demi-volée qui a frôlé la lucarne de Nicosie (64^e). Et Sinani aurait mérité d’inscrire sn dixième but continental de la première partie de saison qui a touché l’équerre (84^e).

 Cette génération a le talent. Pas l’expérience. Elle a fini, cinq mois après son entrée dans sa campagne européenne, par être rattrapée par sa réalité. Belle mais jeune. Talentueuse mais reprise par sa précocité. Et comme avec la sélection nationale, par un arbitrage encore souvent très orienté. Le F91 et le Luxembourg ne passeront pas l’hiver européen mais ils s’en sont rapprochés, hier. Sur cette pelouse rendue jouable après que les employés communaux l’ont épongée à la serpillère dans l’après-midi, les rêves se sont évaporés.

Julien Mollereau

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