Käerjeng attaque 2017 avec une mentalité guerrière qui lui réussit. Forcément la patte Dan Theis…
Un point arraché avec les tripes contre le F91, un gros sursaut contre Mondorf pour en arracher trois autres : l’UNK n’est plus relégable. Barragiste, c’est mieux, mais ce n’est définitivement pas assez pour Dan Theis, bourreau de travail.
On ne changera plus Dan Theis. La discipline, le travail, la rigueur, restent des vertus cardinales à ses yeux et il se plaît à les inculquer. Même s’il nous avait lâché, il y a quelques années, lors de la rédaction de son portrait, que les entraîneurs modernes étaient plus des psychologues qu’autre chose et que cette évolution ne lui plaît pas. Après quatre unités prises sur six possibles et avant une rencontre à six points à Rosport, son ancien club, ce week-end, la tentation était énorme d’aller le chatouiller sur son boulot et sur ce début d’année 2017 réussi.
Le Quotidien : Sacré début d’année pour Käerjeng…
Dan Theis ( il coupe ) : Non mais attendez, il y a encore onze matches qui vont suivre! On ne va quand même pas avoir la tête qui gonfle après deux rencontres.
C’est surtout que beaucoup de gens ont admiré le changement de mentalité de cette équipe.
Oui bon, restons les pieds sur terre, restons humbles. De toute façon, quand on n’a pas le bagage technique, il faut de l’agressivité et surtout être capable de l’amener jusque sur le terrain. Dans notre situation, il faut être un guerrier avant d’être un joueur de football.
C’est ce que n’était pas forcément l’UNK en début de saison non?
Je ne suis pas là pour analyser le travail de mon prédécesseur. Mais ils étaient en manque de confiance.
Vous vous êtes déjà décrit comme un coach qui n’aime pas le travail psychologique. Comment s’y prend-on, dès lors, pour changer la mentalité d’un groupe?
J’ai édicté deux règles absolues dès ma prise de fonction. La discipline et le respect. Là-dessus, je maintiens une main ferme et je ne leur laisse pas un millimètre de latitude. Oui, le foot, ça commence dans la tête, mais c’est par le travail qu’on a avancé. Cet hiver, nous avons eu cinq semaines à quatre à cinq séances ensemble, pendant lesquelles nous étions complètement concentrés, ce qui ne nous a pas empêchés de bien rigoler. Il faut éprouver du plaisir à venir à l’entraînement, mais les joueurs sont en train de voir que la discipline et le travail, cela paye.
C’est juste de l’entraînement qu’a jailli la lumière? Vous n’êtes pas très team building de toute façon?
On est allé manger avec les dirigeants, mais le team building, ça se fait sur un terrain de foot! De toute façon, moi, j’avais besoin de toutes mes séances cet hiver pour travailler plein de choses! Cela ne nous a pas empêchés de bien rigoler.
Donc le foot, avec vous, ça reste «boulot-boulot»? Pour faire évoluer les mentalités dans un groupe, vous vous interdisez toujours de frayer avec vos gars?
On n’est pas là pour ça! On est là pour ramener l’équipe vers le haut du classement et vers le beau jeu. Les Français ont un très beau proverbe : « Tu joues comme tu t’entraînes. »
Il paraît qu’à Rosport, pour éviter d’avoir à aller boire un verre avec vos joueurs, comme le veut la coutume, vous vous êtes acquitté d’emblée de la totalité des amendes que vous auriez dû payer si vous étiez rentré chez vous après les matches plutôt que de passer à la buvette. C’est vrai?
Je ne regarde pas en arrière.
Et en cas de maintien, dans trois mois, vous partagerez un peu leur intimité?
On n’est pas là pour faire la fête. Le souci pour le moment, c’est de tous ramer dans le même sens, que chacun pousse tout le temps l’autre et surtout, alors qu’on a Rosport ce week-end, qu’on ne se retrouve pas à l’arrêt maintenant. Si on s’arrête là, c’est déjà comme repartir en arrière.
Donc? Rien avec les joueurs?
J’ai fait un pari avec l’un de mes garçons, qui se reconnaîtra. S’il marque un but, je paye le champagne.
Juste à lui?
Bien sûr que non, pas qu’à lui! À toute l’équipe. S’il marque un but, c’est que tous ses coéquipiers derrière lui auront bossé pour ça et l’auront aidé.
Un Dan Theis, ça compte combien de joueurs pour une bouteille de champagne?
Pas une par joueur. Un verre, c’est suffisant et on se remettra au travail.
Le maintien est à combien de points cette saison?
J’ai dit à mes joueurs que pour être sûr de se maintenir, il faut que nous récoltions 20 points sur les 13 derniers matches.
Donc battre vos concurrents directs lors des confrontations du genre de celle de Mondorf le week-end dernier ou de Rosport le week-end prochain, ce sera insuffisant?
On jouera tous les matches pour les gagner, comme nous l’avons fait pour le F91, même si nous avons eu un peu de réussite.
Cette DN où toute la deuxième partie de tableau se tient en six petits points, vous l’avez déjà connue aussi serrée?
Disons que quand j’étais joueur, à mes débuts, j’étais toujours parmi les premiers donc je ne me souciais pas trop du bas, j’avais un autre stress. Ce que je sais, c’est que si nous ne trouvons pas notre football, nous dépendrons des autres et cela, je ne le veux pas.
Pour « trouver son football », avoir recruté un Cassan, ça aide?
Lui, il nous amène énormément de tranquillité avec son expérience. Mais tous mes joueurs sont à louer en ce moment. Et il y a aussi Pit Hess. Alors lui, c’est un guerrier de première classe, un joueur fait pour moi! Il marche vers l’avant, il tient son groupe bien en main, avec lui, c’est facile d’être entraîneur.
Parlez-nous aussi de votre choix de confier le poste de gardien à Ivesic, qui y fait merveille depuis la reprise.
J’ai cinq gardiens à disposition et j’ai dû faire un choix entre Luca (Ivesic) et Jérôme (Winckel). J’ai choisi de donner ma confiance à Luca comme ça, au feeling, sur ce qu’il me semblait avoir vu lors des amicaux et je ne me suis pas trompé.
À quoi va ressembler votre retour au Camping, samedi prochain?
On jouera une équipe bien en place, capable de gagner un match à dix (NDLR : victoire 4-2 face à Rumelange lors de la 14 e journée). J’espère juste qu’il ne pleuvra pas trop à cause du terrain.
Un choc quand même plus décisif que bien d’autres rencontres qui vous attendent?
Mais c’est toujours important! Toujours! La grande Jeunesse montait toujours sur le terrain pour gagner. C’est ce qu’on nous inculquait dès notre enfance. Et c’est ce que l’on veut travailler plus à l’école de foot du club, avec David Zenner : la mentalité. C’est trop facile d’y arriver pour les jeunes aujourd’hui!
Julien Mollereau
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