À 35 ans et pour sa première candidature, Alexandra Schoos a remporté le cinquième siège de l’ADR et siégera à la Chambre. Une nouvelle vie pour cette vétérinaire que l’enjeu n’impressionne pas.
Comment avez-vous vécu cette soirée électorale qui vous propulse à la Chambre des députés ?
Alexandra Schoos : À vrai dire, même si on a eu une réunion depuis, je n’ai pas encore réalisé. C’était vraiment une soirée très émouvante et très spéciale pour moi. Je suis très fière de notre campagne ainsi que de notre travail d’équipe qui nous a permis de regagner un siège dans l’Est. Être députée, ça sera un grand challenge. Je l’espérais, mais je ne m’attendais pas à le devenir dès ma première tentative. J’ai certainement beaucoup à apprendre, mais je n’ai pas peur. Au contraire, j’ai hâte, cela va être une nouvelle vie pour moi, tout change complètement en passant de vétérinaire à députée. Maintenant, je vais faire les démarches pour arrêter mon travail de vétérinaire, avoir l’assermentation et là, le travail va commencer. Et il y a pas mal de choses à faire, d’autant plus qu’il faut que j’apprenne le fonctionnement, les positions à prendre, mais les autres députés sont expérimentés donc je suis bien entourée. Comme on dit, l’union fait la force.
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Quelles sont les grandes thématiques dont vous souhaitez débattre ?
Alors, dans les grandes lignes, il y a d’abord le secteur médical, ce pourquoi l’Est a voté pour moi. C’est un domaine dont j’ai beaucoup parlé lors des tables rondes et je souhaite vraiment obtenir une voire deux maisons médicales dans l’Est. Comme pour le Nord, je veux aussi m’engager pour l’agriculture afin qu’il y ait une réglementation différenciée par rapport à celle de l’Union européenne. Sur le plan national, l’un de nos enjeux est l’«ADR-Elteregeld», une allocation parentale afin qu’un parent puisse décider de rester à la maison pour élever son enfant et donc lui permettre de payer son éducation, sans avoir de trou dans sa retraite. Étant jeune, je souhaite aussi m’investir pour le logement en défendant notamment le portage foncier afin que les jeunes puissent avoir des logements. Et, bien sûr, on sera aussi une force d’opposition, d’autant plus qu’on est une fraction désormais.
Si notre parti était d’extrême droite, je n’y serais pas.
Comment réagissez-vous lorsque de nombreux partis qualifient votre résultat comme d’une montée de l’extrême droite ?
Alors non, nous ne sommes pas un parti d’extrême droite. Si notre parti était d’extrême droite, je n’y serais pas, comme beaucoup d’autres. On ne peut pas dire que nous sommes antisémites par exemple. Le peuple luxembourgeois n’aurait pas voté pour un extrême, car nous sommes dans un pays sans extrêmes. Ni à gauche ni à droite. Je suis convaincue que les Luxembourgeois sont intelligents et qu’ils soutiennent nos idées et ce sont ces idées qui nous ont donné du pouvoir, ce n’est certainement pas une idéologie d’extrême droite.
Est-ce possible d’être une force d’opposition lorsque certains partis refusent le dialogue avec vous ?
Oui, il faut juste chercher le bon discours avec les autres partis. Aujourd’hui, nous sommes le quatrième parti du pays devant les verts et je ne dis pas cela comme si notre stratégie était uniquement de les battre. Maintenant, il faut donc que l’on discute ensemble et j’ai eu de très bons échanges avec certains représentants d’autres partis. Chacun a ses idées, il s’agit de trouver nos points communs. Nous ne serons pas une fraction isolée.