Ils ont gagné des places malgré la présence des pontes indéboulonnables. Les jeunes recrues du CSV auront désormais leur mot à dire et Luc Frieden ne peut ignorer cette progression.
Il y a cinq ans, la jeune Elisabeth Margue arrivait en 8e position sur la liste du centre et totalisait 16 860 voix, juste derrière Paul Galles qui faisait son entrée à la Chambre des députés, alors que Maurice Bauer apparaissait en milieu de tableau. La donne a changé depuis. Dimanche soir, la jeune génération s’est imposée en force dans cette circonscription, semant un Laurent Mosar qui a pourtant amélioré son score de près de 600 voix, sans parvenir à se faire élire.
La coprésidente du CSV aux côtés de Claude Wiseler a engrangé 6 304 voix de plus pour terminer deuxième derrière Luc Frieden. D’autres candidats de la jeune génération, comme Alex Donnersbach, le président des jeunes chrétiens-sociaux, ou le bourgmestre de Weiler-la-Tour, Vincent Reding, améliorent considérablement leur score. Le renouveau est bel et bien en route au CSV, sans même évoquer la performance renouvelée de Serge Wilmes. Avec sept sièges au Centre, comme en 2018, les ministrables ne manquent pas, sauf qu’il faudra prendre en compte le parcours de ces jeunes candidats qui ont supplanté leurs aînés.
Au Sud, en revanche, pas de surprise, les noms restent inchangés, seules les places ont changé. Le bourgmestre de Mamer fait un carton en arrivant en première position, semant Marc Spautz qui occupait cette place il y a cinq ans. Avec le retrait de Jean-Marie Halsdorff, c’est tout naturellement Laurent Zeimet qui occupe la case.
Mais avec des ministrables dans le lot, Nathalie Morgenthaler et Françoise Kemp pourraient faire leur entrée à la Chambre des députés, apportant du sang neuf dans les rangs. D’ailleurs, le bourgmestre de Bettembourg, Laurent Zeimet, pourrait lui-même faire son entrée au gouvernement et abandonner son mandat de conseiller d’État qu’il occupe depuis avril 2022, une place que pourrait occuper un de ses aînés en fin de carrière.
Un message clair
Alors que le CSV était menacé de perdre un siège dans le Nord après que le parti avait décidé de partir sans Aly Kaes, il retrouve le même nombre de sièges, soit quatre, occupés par la coprésidente de la fraction, Martine Hansen, le jeune quadra et eurodéputé Christophe Hansen, le nouveau bourgmestre de Diekirch, Charel Weiler, âgé de 36 ans, et l’incontournable et presque septuagénaire Emile Eicher, président du Syvicol, député depuis 2009 et ancien bourgmestre de Clervaux. Dans le Nord, il y a eu du renouveau et la jeune génération a réussi à percer elle aussi.
Christophe Hansen pourrait même faire son entrée au gouvernement pour incarner cette jeune génération montante et être remplacé au Parlement européen par la non moins jeune Martine Kemp, qui le suit sur la liste des dernières élections européennes.
Dans l’Est, avec le départ de Françoise Hetto-Gaasch, qui cumulait le plus de suffrages, les choses ont bougé. Certes, très peu, mais suffisamment pour laisser une porte ouverte aux jeunes recrues. Les électeurs ont choisi de plébisciter le bourgmestre de Wormeldange, Max Hengel, entré à la Chambre des députés en janvier 2022 seulement.
Il occupe la deuxième place entre Léon Gloden et Octavie Modert. Là aussi, si l’un d’eux se retrouve au gouvernement, l’actuelle bourgmestre de Rosport et secrétaire générale du CSV, Stéphanie Weydert, 39 ans, pourrait rejoindre les bancs du Parlement.
Quoi qu’il en soit, si le CSV a choisi de faire revenir une tête de liste nationale de l’ère Juncker qui a réussi à s’imposer comme futur Premier ministre, ses électeurs lui ont adressé un message qu’il ne peut ignorer, à savoir un renouveau du personnel politique.
Luc Frieden, appelé à former le prochain gouvernement et à qui il est demandé de ne pas répéter les erreurs du passé, serait bien inspiré d’en tenir compte. Même s’il ne peut contourner quelques grands pontes, il y a des jeunes compétents dans les starting-blocks, pour qui développement durable, transition énergétique, protection de l’environnement et évolution sociétale sont bien plus que des mots lancés à la légère pendant une campagne électorale.
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