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Wilmes, vert de rage

L’action environnementale du gouvernement CSV-DP a été plombée dès le départ par une phrase malheureuse du Premier ministre, Luc Frieden : «Nous visons une politique (…) qui suscite l’enthousiasme des gens plutôt que leur agacement.»

La pique contre la stratégie appliquée pendant une décennie par déi gréng était à peine voilée. Le parti n’a pas oublié ces propos. «Nous regrettons que la protection du climat et de la nature soit toujours considérée comme problème ou obstacle.

Le gouvernement ferait mieux de mener une réflexion d’ensemble pour trouver des solutions cohérentes qui font avancer le pays», a ainsi martelé vendredi Sam Tanson, la cheffe de file de déi gréng à la Chambre (lire ci-dessus).

La coalition a-t-elle pour autant freiné des quatre fers en matière environnementale? Les ministres de tutelle sont à créditer de quelques bonnes notes. On peut mettre en avant l’engagement de Lex Delles dans le domaine du développement accru des énergies renouvelables au Luxembourg (photovoltaïque, éoliennes, hydrogène).

Par contre, le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, s’est rapidement retrouvé piégé par l’ambition de construire plus et plus vite. Il a eu du mal à expliquer et défendre l’apport réel d’un cadre règlementaire moins strict en termes d’obligations environnementales, présenté comme indispensable pour faire sortir de terre davantage de logements.

Partant de ces constats, il a été plutôt surprenant de voir Serge Wilmes… vert de rage après l’échec des négociations à l’échelle de l’UE pour se fixer des objectifs de réduction de CO2 plus ambitieuses.

Le compromis a minima scellé jeudi, sans aucun engagement formel, équivaudrait à une «perte de crédibilité monumentale» pour l’UE et «nuirait» aux citoyens et aux entreprises. Il est à souhaiter que le ministre continuera à être un avocat aussi décidé pour la protection de l’environnement et du climat.

Car, malgré des avancées, le Luxembourg a encore beaucoup de chemin à parcourir. Le virage vert peine à être pris, surtout dans le domaine des transports.

Le fait que, dans son ensemble, le Luxembourg respecte ses objectifs en matière de baisses d’émissions de CO2 n’est pas suffisant pour gagner en crédibilité aux échelles nationale et européenne.

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