Les chiffres en disent long. Selon un sondage mené par Moovijob.com, la plate-forme de recherche d’emploi, près de 64 % des personnes interrogées n’abordent pas la rentrée «avec envie et motivation». Et 25 % déclarent même la vivre «la boule au ventre». Oui, il s’agit d’une personne interrogée sur quatre. Même s’il faut toujours prendre ce type de sondage avec des pincettes, cela révèle quand même un petit malaise dans les bureaux ou les usines du Grand-Duché. Cette inquiétude de retrouver son cadre de travail après quelques semaines d’un repos bien mérité semble curieuse alors que les entreprises font des pieds et des mains, disent-elles, pour valoriser cette fameuse «ambiance» de travail et recruter plus facilement des profils parfois difficiles à dénicher, même pour un gros salaire.
Apparemment, derrière les initiatives pour rendre l’espace de travail à la fois attractif et détendu, il y a en coulisses un malaise toujours bel et bien présent. Il peut être provoqué par un management toxique, une trop forte pression, des horaires à rallonge pour atteindre les fameux objectifs, des blocages dans les évolutions de carrière… Oui, si le restaurant est bien souvent joliment redécoré, l’arrière-cuisine reste la même. Mais le monde du travail peut-il vraiment changer totalement? Ne soyons pas trop naïfs.
Ce qui est intéressant, c’est que Moovijob.com appuie sur ce point lors de ses campagnes publicitaires. Les slogans pour accompagner ses opérations sont sans appel : en février 2024, nous avions le marquant «I hate my job, colleagues, boss» (NDLR : je hais mon travail, mes collègues, mon patron), en février 2025, les slogans étaient «Arrête de simuler, choisis le job qui te fera vibrer» et «Zéro sensation, change de position».
Bref, il faut titiller les nombreux employés qui ne se sentent plus à leur place pour les faire changer de boîte. Après, reste à savoir si les places qui ont été libérées et qui se trouvent sur Moovijob l’ont été par des salariés gavés par un management chaotique ou par des conditions de travail exécrables. Dans ces cas-là, les nouveaux venus qui haïssaient leur ancien boulot ou qui voulaient vibrer dans leur nouveau poste risquent de déchanter. À méditer.