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Vous avez dit bourde ?

Ce qui est fascinant chez les hommes politiques d’ici ou d’ailleurs, c’est qu’ils ne sont pas à l’abri de commettre des erreurs de communication. En France, par exemple, certains commentateurs politiques se lèchent les babines tels des chats affamés devant leur bol de croquettes lorsqu’un(e) politicien(ne) mal inspiré(e) leur lâche une énorme friandise dont ils feront leur régal pendant un petit moment et qui évidemment fera le tour des réseaux sociaux en un quart de seconde.

La campagne présidentielle française sera sans aucun doute le terreau propice à la floraison de lapsus, de punchlines (pour reprendre un terme très à la mode) mal placées et autres fleurs de maladresses que, peut-être, bon nombre de votants retiendront avant de déposer leur bulletin dans l’urne.

Pourtant, les femmes et hommes politiques sont entourés de supers conseillers en image, de mégas experts en communication et d’autres «docteurs» en éléments de langage. Avec eux, ce genre d’accidents (gestuels ou verbaux) ne devraient pas exister. Eh bien non! Même avec les meilleurs plans de communication existants et des champions du monde de la petite phrase, on ne peut rien faire contre la nature. D’ailleurs, quand on la chasse, elle revient au galop illico.

Ces bourdes, comme le célèbre «Casse-toi pôv’ con» d’un ancien président de la République très friand de médias qui déteste être relégué au quatrième rang du défilé du 11 janvier 2015 ou encore la fameuse drache que François Hollande s’est prise à l’île de Sein (parce qu’il ne voulait pas de parapluie), ont récemment fait l’objet d’un livre chez nos voisins français. Qu’elles soient délicates à surmonter, qu’elles fassent oublier un faible bilan d’action (ça arrive), qu’elles veuillent faire passer une personne pour ce qu’elle n’est pas ou encore qu’elle soit grave parce qu’elle «trahit une faute morale» (une petite phobie administrative par exemple), rappellent que les dirigeants politiques sont simplement des êtres humains qui, parfois, ne sont pas conscients de leurs erreurs.

Aude Forestier (aforestier@lequotidien.lu)