Il y a une semaine, les représentants de cinq partis luxembourgeois ont été accueillis en grande pompe à Florianópolis, la capitale de l’État brésilien de Santa Catarina. Le lourd bilan écologique et financier d’un déplacement qualifié d’opération séduction en vue des élections législatives fait polémique.
Un concours de circonstances fait que quelque 25 000 détenteurs du passeport luxembourgeois vivent à 10 000 km du Grand-Duché. Parmi eux, 17 000 sont des électeurs potentiels. Dans les faits, ils seraient 3 000 à réfléchir à participer au scrutin du 8 octobre. Finalement, 600 néo-Luxembourgeois, tous des descendants d’émigrés partis au XIXe siècle pour le Brésil, ont rencontré les responsables politiques qui ont accepté l’invitation de l’Association des citoyens luxembourgeois du Brésil (ACLux).
Au vu de ces chiffres, était-il vraiment opportun d’effectuer le voyage? Il s’est avéré que l’option d’une visioconférence aurait effacé le caractère chaleureux et interculturel qui a marqué la visite. Les organisateurs ont mis sur pied un programme très diversifié, qui a permis aux invités de mieux faire connaissance avec cette colonie aux origines luxembourgeoises qui marque un grand intérêt à en savoir plus sur ses origines. On est donc très loin d’une simple présentation du profil et des programmes des partis présents à Florianópolis.
Dans le même temps, il faut admettre que l’organisation de ce voyage a donné lieu à une certaine cacophonie. Au départ, les partis se seraient accordés à ne pas honorer l’invitation. Le député pirate Sven Clement aurait néanmoins pris de court ses pairs en réservant sans concertation un billet d’avion. Peu importe la teneur exacte des tractations, cet épisode a entaché dès le départ le déplacement.
Un autre constat est à dresser. Le succès de la procédure de recouvrement de la nationalité luxembourgeoise a dépassé le gouvernement et la Chambre. Cela témoigne aussi du peu d’intérêt qui est réservé à la diaspora grand-ducale. L’épisode brésilien doit au moins amener les responsables politiques à s’interroger sur l’intégration de ces néo-Luxembourgeois, sans perdre de vue le besoin de réduire le déficit démocratique qui se creuse à l’intérieur même du Grand-Duché.
pour recouvrer la nationalité luxembourgeoise, il faut se rendre au Luxembourg et signer la demande en personne au Bieger Center. de plus, la plupart d’entre eux ont déjà visité le pays à plus d’une occasion.
C’est quand-même bizarre que ce soit Sven Clement qui ait pris cette initiative… Ou les grands partis veulent-ils tout simplement se débarasser d’un concurrent en le désignant bouc-hémissaire?
Et en effet, quel est l’intérêt de faire voter 17000 électeurs, qui pour la plupart, n’ont peut-être jamais visité le Luxembourg ni même en touristes, et représenteraient ainsi 7% de la chambre des députés alors que plus de 50% des résidents ne comptent pas?