Très longtemps contestée, l’université du Luxembourg est devenue réalité en 2003. La ministre Erna Hennicot-Schoepges s’était démenée en coulisse pour permettre au Grand-Duché d’accueillir un pôle universitaire. Son successeur François Biltgen s’était fixé pour objectif de permettre à la jeune université d’atteindre sa vitesse de croisière. Près de 20 ans plus tard, la mission est pleinement accomplie, bien entendu aussi avec le concours des gouvernements et recteurs successifs.
La pandémie de coronavirus a constitué un nouveau tournant majeur pour l’Uni.lu. Le pool de chercheurs formés et attirés au fil des années au Luxembourg, à l’université ou dans un des centres de recherche publics a permis au Luxembourg de mettre en place un solide accompagnement scientifique du covid. Dès le départ, l’accent a été mis sur la recherche, ce qui, indépendamment de la crise sanitaire, a déjà porté ses fruits. L’entrée de la toujours jeune université dans le top 250 des meilleures universités au monde en témoigne.
La pandémie a toutefois freiné le développement de la vie estudiantine sur l’immense campus de Belval. Bon nombre d’étudiants inscrits depuis 2020 ont dû attendre ce mois de septembre 2021 pour voir une première fois une salle de cours de l’intérieur. La levée progressive des restrictions sanitaires permet désormais un retour au présentiel. Le covid est cependant venu bousculer les habitudes et il n’est pas sûr que les cours réunissant un nombre important d’étudiants fassent vraiment leur retour. Le modèle hybride semble avoir convaincu. Comme nous le confirme la vice-rectrice Catherine Léglu (lire pages 2 et 3), de nombreuses universités sont en train de décider quelles méthodologies resteront ancrées dans le fonctionnement de l’institution et où le mode précovid fera son retour.
Il est à espérer que les étudiants auront leur mot à dire sur la future organisation de leur université. Pour le Luxembourg – sachant en outre que l’offre en formations va encore se développer – il sera crucial de trouver le bon mélange entre les deux modèles. Les décideurs ne doivent en effet jamais oublier que la vie universitaire, la vraie, compte au moins autant que le diplôme attribué en fin de parcours.
David Marques