Le Luxembourg a-t-il atteint le pic de la deuxième vague d’infections au coronavirus ? Le record absolu de 863 nouvelles infections en 24 heures, annoncé le 23 octobre, n’a pas encore été égalé. Toute une série d’indicateurs clés sont à la baisse. Mais force est de constater que les chiffres se stabilisent à un très haut niveau. Il suffit d’écouter les signaux d’alerte émis par les hôpitaux du pays pour réaliser que la situation sanitaire reste critique. L’appel à une vigilance accrue lancé le 17 octobre par le gouvernement semble néanmoins produire des premiers effets suffisants pour bénéficier d’un moment de répit. Au milieu de la semaine prochaine, on devrait en savoir plus sur l’apport des mesures plus restrictives en vigueur depuis vendredi dernier. Le «moment de vérité» annoncé hâtivement par le Premier ministre nous attend encore. Le reconfinement, tant redouté, va-t-il finir par être décrété ? Le gouvernement continue de se tenir sur une corde raide. Vendredi, les députés de la commission de la Santé se sont vu expliquer que les hôpitaux ne vont plus pouvoir suivre très longtemps le rythme actuel. Le manque de personnel pèse toujours plus lourdement que la capacité en lits. Pour éviter la catastrophe, le nombre de nouvelles infections doit baisser au plus vite. La légère réduction des hospitalisations enregistrée depuis deux jours est encore trop fragile. Dans ce contexte tendu, il est à saluer que les partis de l’opposition se montrent un brin moins impitoyables envers le gouvernement. Après avoir reproché au Premier ministre de vouloir forcer un «coup d’État», le CSV de Claude Wiseler a décidé de «factualiser» le débat pour mieux appréhender la stratégie défendue par la ministre de la Santé. L’espoir de voir la courbe des infections baisser est partagé par l’ensemble des députés. Des reproches persistent toutefois, notamment en ce qui concerne le manque d’anticipation. La confiance reste à rétablir. En fin de compte, l’accalmie momentanée est trompeuse, à la fois sur le front sanitaire et le front politique. Le virus est prêt à punir tout dérapage.
David Marques