L’intervention du Premier ministre, samedi soir, laisse songeur. La stratégie face à la deuxième vague n’a rien d’une ordonnance presse-bouton, c’est entendu. Mais il faut le constater : une large partie de l’Europe de l’Ouest a adopté de nouvelles restrictions pendant que nous misons sur des recommandations connues (télétravailler, faire attention à nos anciens, etc.)
Xavier Bettel et Paulette Lenert expliquent que la courbe des infections n’est pas le seul critère à prendre en compte, pour annoncer de nouvelles mesures. Comme si le Luxembourg avait l’exclusivité de ce raisonnement, alors que nos voisins agissent eux aussi sur la base de critères multiples : taux d’occupation en réanimation, foyers d’infection, etc. Prenons le Grand Est, qui était, la semaine du 7 octobre, à 114 cas pour 100 000 habitants. C’est comparable avec le Grand-Duché, à 128 cas pour 100 000 habitants sur le relevé hebdomadaire le plus proche. Regardons le nombre de lits de réanimation occupés à ce jour : 67 pour 5,5 millions d’habitants en Grand Est, contre 4 au Grand-Duché pour 610 000 habitants. Pas un grand écart !
La Belgique a fermé certains lieux de vie, des restrictions nouvelles sont imposées en Lorraine (pas plus de six à table dans les bars, masque dans la rue…) : gageons que le virus s’arrête à la frontière. De grandes métropoles (Londres, Berlin, Genève, Paris) se voient appliquer de nouvelles restrictions. Luxembourg, par sa densité de population, s’en rapproche beaucoup plus que de l’improbable Lettonie (30 habitants au km2) citée par Xavier Bettel samedi pour montrer que le Grand-Duché n’est en rien laxiste.
S’il y a un choix qui repose sur la liberté individuelle, il faut le dire. Si d’autres enjeux, économiques notamment, commandent cette orientation, il faut le dire aussi. Depuis le départ, le Grand-Duché suit dans les grandes lignes les orientations des pays voisins. Nous en prenons désormais le contrepied.
Hubert Gamelon
Un édito qui pose de façon juste et respectueuse les enjeux auxquels les politiques sont confrontés face au virus. Et Bettel comme en toute chose privilégie une dimension économique voire égoïste dans ses décisions.
Je ne partage pas du tout ce pint de vue. Le premier Ministre se comporte en homme d’Etat qui ne cede pas à la panique par exemple en fement les restaurants ou les bars ou en detruisant toute vie culturelle. Dans cette oériode difficile il faut garder ces nerfs