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Victimes collatérales

L’enquête judiciaire et les juges devront faire toute la lumière sur les responsabilités dans l’invraisemblable détournement de fonds à hauteur de 61 millions d’euros à Caritas Luxembourg. La première onde de choc passée, les dégâts se font de plus en plus ressentir. Il est assuré que les malfaiteurs ne se préoccupent guère du sort qu’ils font vivre aux milliers de personnes qui dépendent du soutien de Caritas. Samedi, le couperet est tombé sur les activités internationales de la fondation caritative. Un nouveau coup dur, aussi, pour les salariés et collaborateurs qui ont effectué sans relâche un travail aussi compliqué que gratifiant.

«Les bénéficiaires les plus vulnérables seront les plus durement touchés par cette situation. Plus de 60 projets seront arrêtés, laissant des milliers de personnes dans la précarité et des milliers sans espoir, espoir qu’ils avaient retrouvé grâce aux activités de la coopération internationale», souligne à juste titre la Fondation Caritas Luxembourg dans un communiqué. En effet, le monde risque de s’écrouler pour ces gens en détresse, que ce soit en Afrique, en Asie ou en Europe.

Ce qui pèse également lourdement est la fermeture des bureaux au Soudan du Sud et au Laos, avec à la clé la perte de leur emploi pour 70 collaborateurs locaux. Le même constat vaut pour la centaine de partenaires et de consultants qui vont aussi subir les conséquences de la fin de l’activité internationale de Caritas Luxembourg. On n’oubliera pas les 30 salariés qui se retrouvent sur la sellette au Grand-Duché. Leur situation n’est pas évidente, mais ils auront peut-être de plus grandes chances de s’en sortir que leurs collègues actifs sur le continent africain.

Caritas n’a certainement pas tort de «déplorer très fortement qu’aucun acteur ne soit intervenu pour permettre à (ses) équipes très motivées, compétentes et professionnelles, de continuer leurs activités pour ces bénéficiaires à l’échelle internationale». Difficile de juger quelles tractations ont eu lieu dans les coulisses. Les victimes collatérales dans cette affaire sont trop nombreuses, même s’il a été possible de sauver les activités nationales de Caritas, qui profitent à plus de 20 000 personnes.

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