Les milliards d’euros continuent à tomber par centaines. La Commission européenne annonce activer plusieurs leviers pour mobiliser 800 milliards d’euros afin de renforcer la capacité de défense de l’Europe.
La future coalition gouvernementale allemande veut aussi ouvrir les vannes, en consacrant au moins 100 milliards d’euros par an au réarmement de l’Allemagne.
Le Royaume-Uni compte porter son budget de défense à 2,5 % du PIB en 2027, se rapprochant également du cap des 100 milliards d’euros. Le président Emmanuel Macron propose désormais d’abriter les alliés européens sous le parapluie nucléaire français.
Et le Luxembourg ? Il sera aussi forcé de revoir encore une fois à la hausse son effort de défense annuel, chiffré à 1,5 milliard d’euros en 2030, contre 780 millions d’euros actuellement.
D’une certaine façon, on pourrait affirmer que Donald Trump a réussi son pari. Dès avant son retour à la Maison-Blanche, il menaçait de ne pas protéger les pays qui ne consacreraient pas assez d’argent à l’OTAN. Il a cependant fallu attendre l’éclat de vendredi dans le Bureau ovale, où le président américain a humilié devant la presse mondiale le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour que tout le monde se réveille.
Si le divorce avec les États-Unis n’est pas encore acté, il n’est pas faux de dire que l’alliance transatlantique ne tient plus qu’à un fil. Donald Trump considère l’Union européenne comme un ennemi et l’OTAN comme un gouffre financier sans plus-value pour Washington.
Tant l’Ukraine que le Vieux Continent dans son ensemble risquent ainsi de se retrouver esseulés face à la menace russe. Le sort qui sera réservé à Kiev doit nous préoccuper en premier lieu. Même si les pourparlers pourraient reprendre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, le président américain reste tenté d’abandonner Kiev pour contenter Vladimir Poutine.
Même l’accord lucratif sur l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes ne pourrait rien changer à la donne. Qui dit qu’une fois le deal scellé, l’aide militaire reprendra et se poursuivra ? Des garanties de sécurité ne sont toujours pas en vue.
La situation géopolitique, qui ne cesse plus de s’aggraver, est tout simplement vertigineuse.