L’écologie et les partis politiques écologiques jouissent d’un capital sympathie important. Pourtant, en leur sein, on retrouve tout de même un grand nombre de courants assez radicaux, pour ne pas dire extrémistes. Il y a évidemment les « écoterroristes » comme les Britanniques d’Animal Rights Militia qui ont revendiqué, depuis les années 80, un grand nombre d’incendies, de contaminations alimentaires et même l’envoi de colis piégés. Peut-être moins extrêmes, des associations véganes, freeganes ou encore les antispécistes mènent régulièrement des actions violentes contre des industriels, des boucheries et des élevages. Des courants rendant l’écologie beaucoup moins sympathique. Des courants qui vont même plus loin puisqu’ils tendent également à culpabiliser les consommateurs qui consomment, qui gaspillent, qui surconsomment, bref qui vivent comme monsieur et madame Tout-le-Monde.
Mais personne ne se demande s’il est financièrement possible de vivre écologiquement parlant en suivant les préceptes de ces courants écologiques. Acheter un vrac et recycler ses vieux polars en coton démaquillant, l’idée est géniale… sur le papier. Mais acheter en vrac des produits sains est en réalité beaucoup plus cher qu’acheter un produit industriel. Et tout le monde n’a pas des vêtements à jeter ni ne peut dépenser 10 à 15 % de plus pour bien manger et bien consommer. Il existe un grand nombre d’initiatives nous montrant que nos habitudes de consommation sont nocives pour notre habitat naturel, mais personne ne propose des solutions alternatives moins chères, accessibles, pratiques et concrètes.
Dire aux gens qu’il faut mieux consommer sans leur donner la possibilité réelle de le faire est d’une grande violence, culpabilisant directement ou indirectement les personnes de bonne volonté coincées entre leur portefeuille et leur conscience environnementale. L’équation est difficile, mais au lieu de philosopher sur l’écologie, c’est sur les aspects concrets de notre quotidien que nous devons travailler pour que des habitudes écologiques soient finalement des gestes naturels.
Jeremy Zabatta