Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
C’est le grand jour pour l’université du Luxembourg ! Ce soir, à 19 h 49 très précisément, le premier satellite conçu par ses chercheurs décollera à bord d’une fusée Falcon 9, fabriquée par SpaceX. Inutile cependant de lever les yeux au ciel, le grand décollage se fera depuis la base de Vandenberg, sur la côte Pacifique, en Californie.
«Poquito» porte d’ailleurs bien son prénom. L’engin ne mesure en effet que cinq centimètres de côté et pèse à peine 185 grammes. Soit l’équivalent… d’une grosse pomme. Ou d’un Rubik’s Cube, comme le soulignait son créateur, Andreas Hein, il y a quelques jours dans nos colonnes.
Un très petit satellite donc, mais un grand pas pour l’université et le Luxembourg de manière plus globale. En particulier dans un domaine où les géants comme les États-Unis, la Chine et l’Union européenne dominent. «Poquito» incarne ainsi un projet scientifique ambitieux, porté par des chercheurs et étudiants passionnés, qui ne cessent de vouloir explorer les merveilles de l’espace.
On se prête à rêver que ce lancement ouvre la voie à un avenir où la recherche spatiale ne sera plus l’apanage des grands États. À travers des initiatives comme celle de l’université du Luxembourg, nous assistons peut-être à la naissance d’une nouvelle ère d’exploration, où les universités et institutions de taille plus modeste se feront une place de choix.
Il faut dire que le Luxembourg se donne les moyens. En témoignent les efforts financiers du pays dans les différents programmes de l’ESA, qui s’élèvent à 127 millions d’euros pour la période 2023 à 2027. Ou encore la présence du leader mondial des communications par satellite SES et la création d’un nouveau centre dédié à la recherche et au développement en lien avec les ressources spatiales, l’Esric.
«Poquito» n’est qu’un premier pas pour le Luxembourg, mais il annonce certainement un avenir où la collaboration internationale et la recherche spatiale seront à la portée de plus de nations, de chercheurs, et peut-être même de curieux. Ce n’est, après tout, pas la taille qui compte : ce petit satellite ouvre une fenêtre sur un avenir où tout reste à explorer. Espérons donc que Poquito réussira sa mission ce soir : réponse à 20 h 46.