Encore un rapport tournant autour du logement. Après une étude sur les différents propriétaires de terrains dans le pays, sur la place qu’il reste dans les plans d’aménagement communaux pour construire logements ou zones artisanales, après une analyse de l’évolution des prix des appartements, voici venu l’examen d’un secteur particulièrement opaque et sulfureux : celui des promoteurs immobiliers. C’est l’Autorité de la concurrence qui l’a dévoilé mercredi et il est à la fois instructif et inquiétant quand on imagine tous les défis que le pays veut relever concernant cette thématique du logement au cœur du débat politique depuis des décennies maintenant.
Avec ces nombreuses études, espérons que le diagnostic sera enfin posé et que l’on passera au remède. Il faut faire vite, car cette problématique n’est plus forcément uniquement luxembourgeoise. Soyons clair : ça déborde de partout et c’est aux frontières que les communes sont éclaboussées. Le souci grand-ducal devient de plus en plus celui de la Grande Région. Ceux qui ne peuvent pas s’installer au Luxembourg, ou qui ne peuvent plus y vivre, tentent leur chance en France, en Belgique ou en Allemagne. Et les prix grimpent aussi là-bas. Une partie de la population «native» (française, belge ou allemande) doit alors s’exiler un peu plus loin de cette fameuse frontière qui est désormais perçue avec une certaine colère. C’est le principe des vases communicants.
La question est de savoir jusqu’où ils vont communiquer… Ce n’est pas pour rien que des élus s’avancent, notamment en France, pour interpeller le voisin et expliquer qu’ils ne peuvent pas subvenir aux besoins d’une population grandissante qui paye presque exclusivement ses impôts au Luxembourg. Ils voient deux vagues arriver : ceux qui veulent se rapprocher du Grand-Duché pour y travailler et ceux qui quittent le Luxembourg pour trouver un logement abordable. De quoi noyer ces communes frontalières dans d’insondables problèmes logistiques.
La remise en ordre du marché du logement au Luxembourg est obligatoire. C’est évident. Mais, comme pour la mobilité, il faudrait aussi trouver des solutions pérennes hors de nos frontières. Le fameux principe du gagnant-gagnant.