Le Luxembourg est-il sorti de l’auberge ? Le dernier pic de nouvelles infections date du 17 novembre (891 cas). Depuis début janvier, la moyenne tourne autour de 150 cas par jour. Le taux d’incidence (le nombre de cas pour 100 000 habitants) sur 7 jours a connu un pic de 750 fin octobre. La semaine écoulée, ce taux est retombé à 135. À la mi-décembre, 50 lits en soins intensifs étaient encore occupés par des patients Covid+. Ce chiffre est lui aussi retombé à 11.
Les chiffres bruts sont bons. Le moment serait toutefois très mal choisi pour lever la garde. Le gouvernement l’a d’ailleurs bien compris en prolongeant le confinement partiel. Début octobre, le nombre de nouvelles infections tournait aussi autour de 150 cas par jour. Par la suite, une grave deuxième vague d’infections a déferlé sur le pays. L’effet sur les décès se fait toujours ressentir. Aujourd’hui, les variants du Covid-19 pourraient provoquer une troisième vague. Le Portugal est en plein dedans avec des chiffres d’infections et de décès qui sont apocalyptiques.
Chacun aimerait toutefois disposer d’une perspective à plus long terme. Dans les faits, il est toutefois très compliqué, voire même impossible, d’établir un plan de gestion en déterminant des paliers. La revendication formulée par le CSV mais aussi déi gréng consiste à fixer une série de critères chiffrés en fonction desquels un confinement ou un déconfinement doit être engagé. Le problème est toutefois que les mêmes chiffres peuvent avoir un impact tout à fait différent sur le terrain. La ministre Lenert ne cesse de le répéter. Et pour reprendre l’exemple de l’Irlande, tellement prisé: la définition de ses paliers aurait donné lieu à un confinement bien plus strict au Luxembourg qu’il ne l’est pour l’instant. Qui aurait accepté d’exécuter ce plan rigide ?
La vigilance et la patience doivent donc rester de mise. Malheureusement, cela vaut aussi pour la campagne de vaccination. Même si le gouvernement n’est pas à blâmer, le faible rythme actuel, provoqué par des impasses de production, n’est cependant pas soutenable très longtemps. Dans le cas contraire, la deuxième année de pandémie va nous mener d’une vague, et donc d’un confinement, à l’autre.
David Marques