C’est une nouvelle qui a, sans conteste, perturbé pas mal de monde en cette semaine du 15 août. Si, d’ordinaire, l’actualité se veut plus légère, voire inexistante à cette période, nous pouvons toutefois compter sur Georges Mischo pour mettre un léger coup de pied dans la fourmilière. L’actuel ministre du Travail s’est en effet exprimé mercredi matin sur les ondes de nos confrères de RTL pour évoquer les principaux projets à venir de son ministère. Et l’un d’entre eux a mis le feu aux poudres et va certainement encore faire parler de lui ces prochaines semaines.
Il était en effet question de revoir la mise en œuvre du congé collectif. Ce droit, acquis en 1975, permet aux entreprises de la construction (mais pas que!) de s’octroyer une pause estivale durant trois semaines. Une durée qui, aujourd’hui, semble poser problème au ministre chrétien-social. Le Luxembourg ne cesse en effet de s’agrandir, de créer de nouveaux projets autoroutiers ou immobiliers, et la mise entre parenthèses lesdits projets durant un temps ne paraît pas être du goût de monsieur Mischo, qui souhaiterait trouver des alternatives.
Peut-être faut-il lui rappeler ici l’intérêt d’un tel droit acquis il y a plus d’un demi-siècle. Juste une année après sa naissance, d’ailleurs. À l’heure où les températures estivales dépassent régulièrement les 35 °C, où l’attirance pour de tels métiers, physiques, se fait de plus en plus rare parmi la jeune génération, la conservation d’un tel droit devrait être, au contraire, une priorité. La crise que traverse le secteur de la construction depuis deux ans justifie-t-elle son abandon? Pas si sûr.
Rappelons que si ces congés collectifs ont été instaurés de prime abord, c’est parce que beaucoup d’ouvriers ne pouvaient prendre de vacances. La rentabilité avant tout. Un discours qui semble de plus en plus difficile à entendre de nos jours. La génération Z, quoi qu’on en dise, privilégie sa vie personnelle avant tout. Se tuer au travail ne fait définitivement plus partie des objectifs. Et elle reste très attachée à ses droits. Et ses congés. Georges Mischo devrait y penser aussi. Difficile de construire, si l’on ne recrute plus.