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Vaccin : une piqûre de rappel

L’heure est aux grandes manœuvres sanitaires alors que les vaccins contre le coronavirus sont prêts à être envoyés aux quatre coins du monde. Comme nous l’avons déjà évoqué, la Russie et le Royaume-Uni lanceront leur campagne de vaccination auprès du grand public dès la semaine prochaine. Hier, le Premier ministre français, Jean Castex, a donné des détails concernant cette opération à grande échelle chez nos voisins. La vaccination commencera en janvier pour les seniors en maison de retraite et les personnels qui y travaillent (un million de personnes). En février, les 14 millions de personnes présentant un facteur de risque lié à l’âge ou une pathologie chronique ainsi que certains professionnels de santé suivront. Cette vaccination sera ensuite ouverte à toute la population française à partir du printemps.

Au Grand-Duché aussi, l’échéance se rapproche et les plans du gouvernement devraient très rapidement être rendus publics. La campagne de vaccination devrait suivre le même rythme que les autres pays avec une priorité donnée aux populations vulnérables et au personnel soignant. Le ministère de la Santé est en tout cas rodé à l’exercice, car, il y a quelques années, une crise sanitaire mondiale avait déjà obligé les autorités luxembourgeoises à mettre en place des moyens conséquents pour protéger la population. Souvenez-vous. En septembre 2009, la grippe A (H1N1) se répandait à travers le monde. L’inquiétude était vive concernant cette grippe très virulente. Pour la combattre, un vaccin existait et le gouvernement luxembourgeois en avait commandé 700 000 doses à l’époque. La vaccination avait été facultative et gratuite pour toute la population. De grands centres de vaccinations avaient été mis en place dans le pays : les personnes souhaitant se faire vacciner suivaient un parcours de soins et, en quelques minutes, la piqûre était faite. Ces centres sont restés ouverts cinq semaines et ont permis la vaccination de 25 000 personnes. Très peu, en pensant aux 700 000 doses commandées. Il faut dire que la virulence de la grippe A avait baissé au fil des mois et que la maladie avait alors de moins en moins inquiété. La défiance envers les vaccins avait aussi freiné cette campagne de santé publique. Espérons que sur ce dernier point, ce ne sera pas à nouveau le cas pour le coronavirus.

Laurent Duraisin