L’année politique s’est clôturée vendredi par le septième et dernier déjeuner-bilan des partis représentés à la Chambre. À tour de rôle, le DP, le LSAP, le Parti pirate, le CSV, l’ADR, déi gréng et déi Lénk sont revenus sur leur travail effectué ces 10 derniers mois. Sans surprise, chaque fraction a tenté de tirer la couverture vers soi. Les Libéraux disent être les «garants pour la paix sociale», venant ainsi concurrencer les socialistes qui, eux, soulignent être les «garants de la solidarité». Les Verts ont été un peu plombés par la prolongation du rabais à la pompe. Les Chrétiens-sociaux estiment être les seuls à vraiment être «à l’écoute des gens». Les pirates se voient comme enquêteurs en chef à la Chambre. L’ADR estime être la «seule alternative» pour que les gens ne se sentent plus «trompés et mis sous pression». La Gauche, enfin, clame avoir, contrairement au gouvernement, une véritable «vision à long terme» basée sur la «solidarité, la justice et l’inclusion».
Les uns s’applaudissent, les autres tapent fort. Il faudra néanmoins attendre la fin de l’été avant de voir l’arène politique reprendre des couleurs. En dépit du contexte de crises multiples, ministères et Chambre vont baisser les volets, du moins vers l’extérieur. Pas de réunion du Conseil de gouvernement, pas de réunions de commissions parlementaires, pas de séance plénière. Les responsables politiques vont certainement rester en alerte, mais en même temps, ils ont bien préparé le terrain. Le crédit d’impôt énergie, en remplacement de l’index non versé, court jusqu’à fin mars 2023. La dernière loi covid restera en vigueur jusqu’à fin octobre. Rien ne presse, donc.
Chaque femme et homme politique mérite son repos estival. Les deux années de pandémie, suivies de la guerre en Ukraine, ont lourdement mis à contribution les ministres et députés. Ils ne sont certainement pas à envier, même si d’aucuns pensent toujours pouvoir faire mieux. Dès septembre, du lourd attendra les élus. Taxe sur la spéculation, loi sur la protection de la jeunesse, budget 2023, et probablement aussi un peu de covid, vont figurer à l’ordre du jour. S’il est temps de souffler un peu, ce n’est pas encore le moment de filer en roue libre vers les élections de 2023.