Samedi, un événement est passé étrangement inaperçu : le monde a célébré la journée internationale des Chats, à grand renfort de ronronnements.
Il existe des journées mondiales sur tous les sujets, alors pourquoi pas pour les chats ? Que les amoureux des chiens se rassurent, la leur aura lieu le 26 août prochain. Mais les canidés ne font pas le poids face aux félidés, tant ceux-ci sont parvenus, à l’heure d’internet, à conquérir le monde de leur nonchalance, grâce à des vidéos virales qui n’ont pas de rivales.
Chaque jour, un chaton maladroit ou joueur, un chat chasseur ou dormeur, deviennent des phénomènes sur les réseaux. Inexplicablement. Et quand les chats sont un peu plus gros, qu’ils s’appellent Cecil et sont des lions évoluant dans la savane zimbabwéenne, ils émeuvent davantage que les migrants en Méditerranée.
Le chat, c’est la star du XXIe siècle, l’incompréhensible vainqueur de la société du spectacle. Mais n’oublions pas cette maxime des Nuls, les comiques français qui avaient tout compris au phénomène dans les années 80 en détournant des publicités consacrées au doux animal : «Les chats, c’est vraiment des branleurs. Ils dépensent leur pognon au babyfoot, ils passent leur temps à fumer des pétards et à grimper au plafond.»
Car, non seulement leurs vidéos sont une véritable pollution sur internet, mais surtout, les chats, avant d’être des peluches vivantes, sont aussi ces voisins qui labourent votre jardin, ces chasseurs qui tuent d’innocents oiseaux. Et c’est sans parler de l’impact environnemental de la fabrication de leur nourriture, de leur litière, et autres jouets dédiés qu’ils dédaigneront, de toute façon, pour massacrer votre canapé.
Le chat, aussi adorable qu’il soit, est dépassé par son succès. En attendant la découverte d’un animal plus mignon, il sait pouvoir compter sur la naïveté des humains pour continuer à profiter allégrement de son statut à part. Et prendre votre place dans le lit, uriner dans vos chaussures ou déféquer dans vos plantes. Oui, le chat, c’est vraiment trop mignon.
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)