Aujourd’hui, le gouvernement français dévoilera la synthèse des deux mois d’un «grand débat» initié pour répondre aux doléances (et à la colère) des «gilets jaunes». Le moment sera important pour le Premier ministre Édouard Philippe et le président Emmanuel Macron. Samedi encore, des manifestations de «gilets jaunes» ont eu lieu à travers le pays. La mobilisation était bien moindre que lors des précédents rendez-vous, mais cela fait tout de même vingt et un samedis consécutifs que les défilés sont organisés, preuve du malaise d’une partie de la population française.
Environ 1,5 million de personnes ont participé à ce grand débat à travers les cahiers de doléances, les rencontres citoyennes ou encore les consultations via internet. Un succès qui oblige désormais l’exécutif à l’action. Après la synthèse aujourd’hui, le Premier ministre Édouard Philippe fera demain une déclaration à la tribune de l’Assemblée nationale, suivie d’un débat sans vote. Mercredi, il se rendra au Sénat pour le même exercice. Les décisions d’Emmanuel Macron sont ensuite attendues au plus tôt à partir de la mi-avril. Et il va devoir convaincre et rassurer.
La crainte de voir les manifestations redoubler avec leur cortège de violences est toujours présente. Si le mouvement a permis de mettre au grand jour une France qui se dit oubliée et abandonnée, il a aussi encore plus fracturé le pays qui était déjà dans un état fragile. Quand il est arrivé au pouvoir, le président Macron voulait alors soigner son pays englué dans la crise et les divisions; il semble que le malade n’ait pas apprécié le traitement et que les symptômes se soient aggravés. Y aura-t-il une amélioration durant ce mois d’avril? Difficile de le prédire.
Laurent Duraisin