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Une question de survie

Un crève-cœur. Les illuminations de Noël disposées par-ci par-là ont bien du mal à raviver cette chaleur qui fait des fêtes de fin d’année un moment de détente et de partage. Enlevez les cafés, les restaurants, les forains dans leurs chalets de bois sur les marchés de Noël et il devient très difficile de songer à faire la fête. Même les achats de cadeaux à placer sous le sapin deviennent sans saveur et sont maintenant comme des gestes mécaniques que nous répétons pour nous rappeler le monde d’avant. Non, décidément, il y a quelque chose qui manque.

Nos villes et nos petites localités sont aujourd’hui comme éteintes. L’ambiance dans les rues est plutôt celle d’un siège face à un ennemi invisible avec son cortège de restrictions : couvre-feu, interdiction de trop traîner dans les rues, queue devant les commerces, interdiction de se rassembler… Sans compter la fermeture de tout ce qui fait vivre une rue, un quartier : les cafés, les restaurants mais aussi les boîtes de nuit ou les lieux de divertissement. La décision de fermer tous ces espaces de vie où il fait bon se retrouver n’a pas été facile à prendre pour le gouvernement, c’est évident.

Mais c’est tout un pan de notre économie qui est aujourd’hui en péril. Ceux qui permettaient de consolider le lien social ne sont plus là et cela se voit. Et que devient-il, ce fameux lien social ? Il semble s’effilocher maintenant au fil des semaines. Cafetiers, restaurateurs et autres patrons d’établissements de loisirs seront-ils encore là dans quelques mois pour tenter d’effacer les dégâts causés par la pandémie de coronavirus ? Beaucoup appellent à l’aide et souhaitent être soutenus plus fortement encore par l’État. Car ils meurent à petit feu. Ce ne sont pas de grandes entreprises avec plusieurs centaines de personnes qui y travaillent. Lorsque l’un d’eux ferme, c’est souvent dans une triste discrétion. Un rideau baissé, un petit panneau explicatif et c’est bien souvent tout.

Les victimes économiques dans le secteur de l’Horeca et du divertissement risquent d’être nombreuses à cause de cette sournoise pandémie. Le mal est déjà fait pour beaucoup et c’est au gouvernement de trouver «sa» méthode afin de préserver un maximum ces lieux qui ne redemanderont qu’à renaître une fois la crise sanitaire passée. Tous seront en effet si importants pour célébrer ce monde d’après que nous espérons voir dans quelques mois.

Laurent Duraisin