L’humanité est capable de réaliser des prouesses techniques et scientifiques fabuleuses. En mai 1961, le président américain John F. Kennedy fixait l’objectif ambitieux d’envoyer un homme sur la Lune avant la fin de la décennie.
Mission accomplie le 20 juillet 1969, avec les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur cet astre situé à 350 000 km de la Terre. Au fil des années, d’autres innovations majeures ont vu le jour, notamment dans le domaine médical.
Sur cette liste figure également l’invention de la bombe atomique. À l’image de la conquête de la Lune, les scientifiques américains se trouvaient engagés dans une course contre la montre.
Dans le premier cas contre l’Union soviétique, dans le second, contre l’Allemagne nazie. Lancé en 1939, le «projet Manhattan» a abouti, en juillet 1945, à la toute première explosion d’une bombe A.
Plus de 130 000 hommes et un budget de 2 milliards de dollars ont été mobilisés pour réussir ce qui est bien une prouesse scientifique et technique. Mais une prouesse à l’impact dévastateur, ayant coûté, il y a 80 ans, la vie à plus de 200 000 civils innocents, le 6 août à Hiroshima et trois jours plus tard à Nagasaki.
À Robert Oppenheimer – le «père de la bombe atomique» – «nous devons la paix et la peur». «La paix que « Little Boy » et « Fat Man » ont imposée à la manière d’un coup de massue au Japon en 1945.
La peur qui s’est invitée ensuite durant 40 ans des deux côtés du Rideau de fer, et nous revient aujourd’hui en pleine face chaque fois que Vladimir Poutine menace d’appuyer sur le bouton nucléaire», résumait très justement le journaliste Pascal Martin, le 18 juillet 2023, dans les colonnes du Soir.
Même si Oppenheimer ne s’est jamais opposé aux largages, il a, par la suite, mis en garde contre les risques de la prolifération nucléaire pour l’homme. Et le physicien allait tristement continuer à avoir raison.
L’équilibre de la terreur vacille. Neuf pays – les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël – possèdent plus de 12 000 ogives nucléaires, dont 9 600 prêtes à être lancées.
Une infime partie suffirait à déclencher l’apocalypse. L’homme aura alors réalisé la «prouesse» de l’autodestruction. Fabuleux!