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Une paix à préserver

« Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. » Cette phrase du maréchal Foch, citée par le Premier ministre sortant et formateur du futur gouvernement, dimanche lors des commémorations à Luxembourg du centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, doit résonner dans toutes les têtes et nous faire tous réfléchir.

Les célébrations de la fin de la Grande Guerre doivent être mises en perspective. Oui, la fin de la Première Guerre mondiale a été proclamée le 11 novembre 1918. Mais il faut aussi se souvenir qu’un peu plus de 20 ans plus tard la Seconde Guerre mondiale débutait. Et de 1939 à 1945, elle a fait des millions de morts. Oui, il faut se souvenir des deux guerres mondiales pour éviter que cela ne se reproduise.

La paix est un travail de tous les jours que nos dirigeants et nous-mêmes devons nous atteler à préserver. Mais aujourd’hui, cette paix est fragile. Et certains chefs d’État et de gouvernement l’ont admis à l’occasion des commémorations de l’armistice de la Première Guerre mondiale.

Le président français, Emmanuel Macron : «Nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, qui remettent en cause cet horizon que nos peuples attendent.» La chancelière allemande, Angela Merkel : «Nous voyons bien que la coopération internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns et des autres, et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en question.»

Et tous les dirigeants, présents au Forum de la paix dimanche – le président américain, Donald Trump, était absent et le président russe, Vladimir Poutine, n’a pas pris la parole – ont tous affiché leur attachement au multilatéralisme, socle idéologique des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Espérons que ce ne sera pas que des paroles.

Guillaume Chassaing