Accueil | Editoriaux | Une occasion à saisir

Une occasion à saisir

Exit Maggy Nagel. Poussé par des fuites dans les médias, le Premier ministre n’a eu d’autre choix, mercredi, que d’officialiser la démission de celle qui est à la fois ministre de la Culture et du Logement.

De boulettes en bévues, de la remise en cause du pacte logement à une médiatique maladresse gastronomique d’ordre privée, le départ de Maggy Nagel était devenu inéluctable. Dans le très pointilleux milieu culturel, le soulagement a été vite perceptible, mercredi matin, tant la greffe avec «leur» ministre n’avait pas réellement prise.

Mais sourcilleux pour sourcilleux, les mêmes étaient outrés quelques heures plus tard lorsque Xavier Bettel a annoncé prendre aussi la Culture sous sa tutelle, alors qu’il occupe déjà les maroquins de la Communication, des Médias et des Cultes. Bien que secondé par un secrétaire d’État en la personne de Guy Arendt, bourgmestre de Walferdange, les acteurs du secteur jugent que la culture mérite bien un ministre à elle seule.

Quant au portefeuille du Logement, c’est sans surprise aucune que Marc Hansen passera du statut de secrétaire d’État à celui de ministre de plein droit. De toute façon, et ce n’est un secret pour personne, cela fait déjà des mois que l’élu libéral du Nord pilote le navire, Maggy Nagel ayant été réduite à inaugurer les chrysanthèmes.

Élue de haute main bourgmestre de Mondorf en 2011 puis députée de l’Est en 2013, cette dernière devrait se retirer de la vie politique, du moins momentanément. Pour sa part, Lex Delles a refusé le poste de ministre de la Culture pour s’accrocher à celui de premier magistrat de la Cité thermale que lui avait cédé Maggy Nagel en 2013. À 31 ans, le plus jeune élu de la Chambre des députés a le temps pour lui et préfère cultiver son ancrage local avant, peut-être, de viser un destin national.

Entré en fonction il y a deux ans, le gouvernement connaît son premier vrai remaniement. Avec un blason passablement terni par des approximations et cafouillages en série, il peut symboliquement saisir l’occasion du départ de Maggy Nagel pour décréter un nouvel élan. Il y a même urgence tant les coups de boutoir de l’opposition se font de plus en plus violents face à une coalition dont l’action paraît trop souvent emprunte d’amateurisme, sinon de désinvolture.

Fabien Grasser (fgrasser@lequotidien.lu)