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Une normalité perdue

La dernière phase du combat se met en place pour vaincre le coronavirus. Depuis lundi, un nouveau centre de vaccination est ouvert cette fois-ci à Belval. En attendant d’autres. Ils nous rappellent ceux qui ont poussé aux quatre coins du pays lors de la fameuse pandémie de H1N1. Souvenez-vous, c’était en 2009. Cette crise avait provoqué les mêmes scènes d’angoisse que nous avons connues il y a peu. Les habitants s’étaient, par exemple, rués dans les pharmacies pour acheter du Tamiflu, un médicament qui pouvait combattre cette grippe venue d’un pays lointain. Puis le vaccin était très vite arrivé, calmant les esprits les plus angoissés face à cette nouvelle maladie. Et les centres de vaccination avaient donc ouvert avec un parcours qui nous rappelle furieusement celui mis en place pour le coronavirus, les masques en moins.

Déjà, il y a plus de dix ans, l’installation de ces centres permettant de vacciner à grande échelle paraissait être de la science-fiction, comme sortis d’un mauvais rêve. Mais ils ne sont pas restés longtemps dans le paysage. À l’époque, le H1N1 s’était comme évaporé au début de l’année 2010, desserrant la pression mise sur les autorités sanitaires. Nous ne sommes pas dans ce cas de figure avec le Covid-19, tout le monde l’a maintenant bien compris. Lui s’accroche et va nous faire vivre encore des mois difficiles. Avec la mise en place de ces centres de vaccination, nous pouvons enfin, au moins, nous projeter vers un avenir moins oppressant. Et cela, même si les doses arrivent encore au compte-goutte.

Reste maintenant à vacciner une grande partie de la population pour pouvoir enfin retrouver un semblant de vie normale. Car la campagne de vaccination n’est pas la fin de l’histoire : il y en aura d’autres vraisemblablement, notamment pour lutter contre les fameux variants. L’avenir est encore plein d’inconnues. Et nous verrons encore pendant de longs mois les masques et les gels hydroalcooliques en vente dans les supermarchés. Le coronavirus s’est durablement installé dans nos vies et va encore changer nos habitudes. Personne encore ne connaît vraiment la date de la fin de la crise du coronavirus et, finalement, nous risquons encore longtemps de rester en liberté surveillée.

Laurent Duraisin