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Une marche forcée

Vendredi aura lieu la présentation des quatre plans directeurs sectoriels «logement», «paysages», «transports» et «zones d’activités économiques» qui doivent prochainement entrer en vigueur. Le pays semble retourner à ses problèmes fondamentaux alors que la crise du coronavirus est encore dans tous les esprits. Car une fois l’épidémie passée, la réalité va vite rattraper le pays et la bouffée d’air sera de courte durée pour le gouvernement. Ces dossiers restent brûlants, d’autant que la crise que nous avons connue a intensifié certaines problématiques comme l’accès au logement pour ne citer que celle-là.

Cette dernière année, le pays semble avoir ralenti seulement légèrement sa course en avant dans son développement. Le Grand-Duché recommencera bientôt à galoper à bride abattue et il va falloir maîtriser ce qui s’apparente à un véritable parcours d’obstacles. Des voix s’élèvent face à la construction à marche forcée de nouvelles entreprises ou de nouveaux quartiers. Et cela même si ces constructions ont lieu sur une friche. C’est le cas par exemple à Esch-sur-Alzette, où la lentille Terres Rouges va devenir une nouvelle zone habitée avec notamment deux tours de 20  étages. De quoi surprendre les riverains des lieux qui vont voir pousser un autre univers juste à côté de leur maison aux dimensions beaucoup plus modestes. Ce n’est pas seulement le changement dans le cadre de vie qui inquiète, mais aussi la relation à son quartier et à ses voisins avec la densification des lieux d’habitation. Et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres.

Tout va toujours très vite au Grand-Duché et il suffit d’oublier de passer dans une rue durant quelques années pour la retrouver méconnaissable avec de nouveaux immeubles et commerces, un tram qui la traverse… Il en va de même de certains coins tranquilles du pays qui se transforment en vastes chantiers pour l’installation d’une nouvelle entreprise, de nouveaux bureaux, d’un nouveau lotissement. Ce dynamisme fait la fierté du pays mais il y a le revers de la médaille : les paysages se transforment, les quartiers grandissent, les villes changent. Avec un risque, si on n’y prend pas garde : que le pays y perde un peu de son âme.

Laurent Duraisin

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