Prise de position de la Chambre pour préserver le droit à l’avortement, sit-in devant l’ambassade des États-Unis à Luxembourg… La décision de la Cour suprême américaine remettant en cause ce droit des femmes fait des vagues jusqu’à chez nous.
Et nécessite des prises de position fortes. «Rien n’est acquis», ont estimé, hier, les manifestants devant le bâtiment du boulevard Servais sur lequel flottait la bannière étoilée. C’est tout simplement vrai.
Depuis quelques décennies, une vague de populisme déferle sur les pays occidentaux. Ces partis ne sont pas tous au pouvoir mais distillent habilement leur message et leur programme au fil des campagnes, au fil des interventions télévisées, au fil des meetings. Ils savent séduire et parlent souvent de stabilité perdue, d’un retour à un ordre moral permettant à un pays de retrouver force et dignité.
Un bon vieux temps idéalisé où tout allait tellement mieux. Le détricotage des lois qui nous ont menés à l’époque actuelle est leur leitmotiv. Et qui dit lois, dit droits. En face, leurs concurrents qui perdent du terrain cèdent parfois et incluent dans leur programme certaines de ces propositions. Une faiblesse ou un opportunisme électoral coupable.
L’objectif : courir derrière ces électeurs qui sont séduits par ce discours de raffermissement de l’État qui va souvent de pair avec cet appauvrissement des droits des citoyens.
Mais ces partis populistes une fois au pouvoir sont-ils vraiment capables d’effacer des lois datant de près de 50 ans? Oui, c’est possible quand on voit ce qu’il s’est passé aux États-Unis. Aujourd’hui, le réveil est douloureux. Certains droits obtenus après d’âpres et longues batailles peuvent être rayés d’un seul trait de plume. Aussi simplement que ça !
Et déjà aux États-Unis, l’inquiétude monte concernant la contraception et les droits des LGBT+. Tout semble dorénavant possible avec ces juges conservateurs mis en place par l’ancien président Donald Trump.
Le doute s’est emparé d’une partie de l’opinion et la peur de voir une société encore plus déchirée prend de l’ampleur. Chez nous, nous sommes encore loin de cette situation. Mais ne commençons pas à baisser la garde.