Après un long processus de discussion, les trois premières otages retenues dans la bande de Gaza par le Hamas ont été libérées dimanche. L’arrivée des personnes kidnappées, qui ont vécu 15 mois d’enfer entre les mains du groupe terroriste, a provoqué des scènes de liesse. Le soulagement était bien présent, les sourires et les larmes de joie aussi. Mais, en toile de fond, l’angoisse restait toujours palpable. Une longue attente se profile encore pour les familles des otages. Quatre-vingt-onze personnes kidnappées lors de l’attaque du 7 octobre 2023 manquent toujours à l’appel. Trente-quatre d’entre elles sont mortes, selon l’armée israélienne. Ces trois prochaines semaines vont mettre les nerfs des Israéliens à rude épreuve : au total, 33 otages doivent être libérés durant ces six prochaines semaines. Combien seront vivants? Cette décision d’approuver le cessez-le-feu permettant la libération des otages a divisé le gouvernement de Tel-Aviv. L’extrême droite a d’ailleurs décidé de claquer la porte. Les concessions étaient trop importantes. Avec le Hamas, toujours là, l’histoire risque de se répéter. Il est vrai que ceux qui imaginent que la paix totale peut être rétablie dans la région après ces 15 mois de barbarie semblent un brin optimisme.
Dans la bande de Gaza, les premiers camions d’aide humanitaire ont commencé à arriver pour aider les populations anéanties par des mois de bombardements, par le deuil de dizaines de milliers de morts. Rien n’est finalement réglé et le mécanisme croisant libérations d’otages et de prisonniers palestiniens n’est pas nouveau dans la région. Il n’a jamais permis d’apaiser les tensions et de créer les bases solides d’une relation apaisée entre pouvoir israélien et les pouvoirs palestiniens, celui de Gaza et celui de Cisjordanie. Il a juste permis de calmer la violence un temps avant qu’elle ne reprenne de plus belle.
Le monde va retenir son souffle jusqu’à tous les otages israéliens soient libérés. L’objectif est d’éviter un nouvel embrasement qui prolongerait le calvaire des civils prisonniers à Gaza. Et après? Difficile d’imaginer que tout sera oublié, que tout ne recommencera pas. Les scènes de liesse vues dimanche en Israël et à Gaza risquent d’être de courte durée. Malheureusement.