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Une jeunesse en souffrance

Cela fait maintenant cinq ans que le Luxembourg, comme le reste du monde, a été plongé dans la tourmente de la pandémie de Covid-19. Et aujourd’hui plus que jamais, la jeunesse semble en souffrance. Le constat est édifiant : les jeunes ont davantage souffert lors des différents confinements imposés et traînent encore aujourd’hui les stigmates de l’époque.

Des angoisses qui ne s’apaisent certainement pas face à l’actualité : si Emmanuel Macron avait répété, dans son allocution du 15 mars 2020, six fois la phrase «Nous sommes en guerre», celle-ci prend en 2025 un tout autre sens…

Les jeunes âgés de 11 à 15 ans sont 41 % à être stressés par l’état du monde (les relations entre les pays, la situation dans les pays autres que le leur, les guerres, etc.), selon le baromètre annuel Ipsos publié vendredi. Et on les comprend. Entre les décisions de Trump, toujours plus farfelues et absurdes, aux États-Unis, la guerre à Gaza ou encore l’attitude de Poutine à l’égard de l’Ukraine et d’autres pays européens, il y a de quoi s’inquiéter.

Que faire alors? Ne pas allumer sa télévision, éviter les JT et les contenus médiatiques sur les réseaux sociaux pour vivre plus sereinement? Ou, au contraire, s’informer et s’engager plus que jamais? Appliquer la célèbre locution latine Scientia potentia est, «le savoir, c’est le pouvoir»?

Entre les deux, mon cœur balance. Parce que même si les confinements ont été difficiles pour beaucoup (lire en page 2 toujours), ils ont le mérite de nous avoir aussi apporté un certain… calme. Le temps s’est arrêté pendant quelques semaines. Chacun a pu se recentrer sur lui-même ou sur ses proches. L’actualité était fixée «uniquement» sur la pandémie. En comparaison avec la folie de ces dernières semaines, c’est presque tentant. Presque, n’abusons pas.

Une chose est sûre : si l’angoisse des jeunes d’aujourd’hui est bien réelle, elle ne doit pas être perçue comme une fatalité. Elle est aussi un cri. Celui d’une génération qui a perdu beaucoup de repères voilà cinq ans. Mais qui, je le sais, cherche malgré tout, dans ses tourments, à redonner du sens à son monde.