Le dossier des bourses d’études reste une histoire sans fin. Alors que le ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Marc Hansen, s’était montré très optimiste en automne dernier sur la solidité juridique du présent système, qui continue à privilégier les étudiants résidant au Luxembourg, il vient de se faire rappeler à l’ordre par le Tribunal administratif. La disposition anti-cumul qui vise à éviter que des enfants de travailleurs frontaliers ne touchent à la fois des aides de l’État luxembourgeois et de leur propre pays a en effet été remise en question par les juges. Il s’agit d’un énième couac dans ce dossier.
Il reste évident qu’un petit pays comme le Luxembourg doit continuer à soutenir activement ces jeunes pour que ces derniers puissent entamer des études supérieures. Plus que jamais, la compétitivité économique passe par le savoir-faire et les connaissances de la main-d’œuvre présente sur le marché de l’emploi. Une grande majorité de postes à pourvoir requièrent en effet un diplôme universitaire.
Le système des aides financières pour études supérieures antérieur à la série de réformes lancées en 2010 donnait déjà la priorité aux étudiants résidents. C’est en mélangeant les genres avec la coupe des allocations familiales pour les jeunes âgés de plus de 18 ans et en excluant les enfants de frontaliers du nouveau système de bourses que la longue liste de couacs judiciaires a été lancée. Après le veto émis par la Cour de justice européenne, les gouvernements successifs ont tenté de trouver la parade. Près de six ans plus tard, les choses ne sont toutefois toujours pas claires.
Dans les semaines à venir, une nouvelle adaptation du système doit être votée à la Chambre. Certaines aides vont être revues à la hausse. Le gouvernement devra se positionner à ce moment-là sur la procédure judiciaire en cours. Il serait important de retrouver rapidement la sécurité juridique nécessaire dans ce dossier pour éviter une nouvelle période d’incertitude pour les étudiants, qui continuent à représenter l’avenir du pays.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)