L’offensive ne sera pas «éclair» comme le souhaitait le Kremlin. Comme la dernière fois. Depuis que son objectif est l’est de l’Ukraine, l’armée russe gagne du terrain, mais lentement, très lentement. Aux tirs massifs d’artillerie se succèdent les timides offensives terrestres sans grandes avancées. La guerre a débuté il y a trois mois maintenant, mais aucune victoire significative et surtout marquante n’a été enregistrée pour les Russes. La ville de Marioupol a bien été prise la semaine dernière, mais au prix de terribles et interminables combats. L’armée russe a finalement conquis un champ de ruines et a fait prisonnier les derniers soldats résistant dans l’aciérie d’Azovstal après un long et cruel siège. Nous sommes loin de la victoire éclatante.
Après le repli stratégique (ou la retraite) des troupes russes autour de Kiev, après le redéploiement autour du Donbass si disputé, les chars de Poutine se sont encore enlisés et se retrouvent à nouveau bloqués face aux défenses ukrainiennes. Le conflit va durer encore de très longues semaines apparemment. Mais l’horloge tourne en faveur de qui? Telle est la question.
L’Ukraine est totalement asphyxiée par la guerre : réfugiés hors de ses frontières, déplacés au sein de son territoire, villes détruites, bombardements incessants, épuisement des troupes, matériel mis à rude épreuve. Combien de temps les autorités de Kiev vont-elles pouvoir tenir face à cette guerre d’usure provoquée par son propre courage ? Ce conflit dure et de nombreuses associations venant en aide aux populations martyrisées d’Ukraine commencent à le ressentir : les dons sont de moins en moins nombreux dans nos pays occidentaux.
La lassitude gagne chez nous aussi. Il faut se remobiliser. L’Ukraine ne peut être à court de biens essentiels. Elle a besoin de tout. Et c’est peut-être ça le plan de Moscou : faire durer le plus longtemps possible les combats et voir notre soutien à la population ukrainienne se réduire au fil du temps pour qu’elle rende les armes plus facilement. Poutine aime jouer avec nos défauts et les utiliser avec malice pour parvenir à ses fins. Nous sommes aussi impliqués à notre niveau dans cette guerre d’usure… ne la perdons pas.