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Une guerre d’usure

Ils avaient promis un rassemblement «animé». Ils ont tenu parole. Les organisateurs de la manifestation de samedi ont encore réuni des centaines de personnes au niveau du rond-point Schuman. Un peu plus de mille sûrement. Et la violence a aussi été au rendez-vous… malheureusement. Le samedi 4 décembre, seules les barrières des marchés de Noël avaient fait les frais de leur colère. Cette fois-ci, certains des protestataires s’en sont pris aux forces de l’ordre qui les ont empêchés de marcher sur le centre de la capitale. Les affrontements et les échanges de coups ont été brefs… mais la violence est montée d’un cran en seulement une semaine.

Les forces de l’ordre, elles aussi, ont tenu parole samedi. Le déploiement policier était conséquent et impressionnant. La police grand-ducale a fait preuve de fermeté et de force proportionnée pour éviter que les manifestants empruntent un parcours interdit, celui menant au centre-ville. Le soir, des petits groupes ont perturbé les habitants et les visiteurs de la Ville-Haute venus s’amuser ou faire leurs emplettes de Noël. Mais ils étaient suivis de près par les policiers et aucun incident majeur n’a été à déplorer. Et c’est tant mieux, car les rues étaient noires de monde.

La journée de samedi a été un test aussi bien pour les manifestants que pour les forces de l’ordre. Tous ont donc répondu présents. Mais après? Déjà, une nouvelle manifestation des «antivax» est prévue pour ce samedi. Le gouvernement va-t-il devoir mettre en place un dispositif de sécurité si important chaque week-end? Les opposants aux règles anticovid semblent vouloir adopter la même stratégie que les «gilets jaunes» français qui organisaient leur manifestation tous les samedis chez nos voisins. Cela avait duré des mois et des mois et la violence était allée crescendo. Va-t-on devoir éviter le secteur du Glacis tous les samedis après-midi? Va-t-on revoir encore ces tristes scènes de violence? C’est aujourd’hui l’impasse. Les discours véhéments, insultants et excessifs sur les réseaux sociaux continuent de se diffuser. La guerre d’usure qui s’annonce va être longue.

Laurent Duraisin