Personne ne peut encore enrayer la spirale du conflit ukrainien. Sur le terrain, les combats font rage dans l’est du pays. Les pertes sont importantes dans les deux camps et les images de bombardements et de villages dévastés se succèdent toujours sur les sites internet ou les écrans de télévision. Les populations civiles déracinées continuent de fuir cet enfer sans savoir quand elles pourront retrouver leur lieu de vie. Et surtout dans quel état. Que ce soit à Kiev ou à Moscou, l’heure n’est plus aux pourparlers. Quelques semaines après le déclenchement de la guerre, des rounds de discussions avaient rapidement été organisés. Il semble dorénavant que ce soit uniquement les armes qui parlent. Jusqu’à quand? Plus personne n’est capable de calmer les ardeurs expansionnistes du Kremlin mais aussi les positions nationalistes de Kiev qui veut défendre, à juste titre, sa patrie pour qu’elle ne disparaisse pas.
À l’ouest, les choses changent également. La Finlande et la Suède ont fait un premier pas décisif vers une adhésion à l’OTAN hier. Leur neutralité historique ne semblait plus vraiment les protéger d’une armée russe prête à lancer des «opérations spéciales» sur un simple ordre de Vladimir Poutine. Cette double décision représente aussi une escalade, car l’équilibre stratégique va changer également dans cette partie du nord de l’Europe qui profitait d’une zone pacifiée coincée entre les deux grands blocs. C’est désormais terminé. La faute au Kremlin qui a brisé toute confiance en lançant son attaque-surprise sur l’Ukraine malgré les rencontres diplomatiques et les assurances de Vladimir Poutine les mois précédant l’offensive.
La guerre en Ukraine va durer. L’aide financière et militaire des pays de l’OTAN aussi. Encore une fois, l’heure n’est pas aux palabres. Il faut armer pour que la population ukrainienne se défende et il faut accueillir ceux qui ont fui les combats et qui ont tout perdu. C’est l’urgence. Mais peut-être faudra-t-il un moment d’accalmie pour permettre aux deux pays ennemis de renouer ce dialogue devenu impossible à cause du fracas des bombes. Il faut aussi être deux pour faire la paix.