Une défaite sur tous les fronts

La Finlande, puis la Suède qui va lui emboîter le pas. L’OTAN va gagner ces prochaines semaines deux nouveaux alliés. Et pas des moindres. La future adhésion de ces deux pays au pacte de l’Alliance atlantique est historique. Le statu quo mis en place après la Seconde Guerre mondiale avait survécu à la chute du bloc soviétique. Ces deux pays voulaient rester hors des grandes alliances militaires pour ne pas risquer de froisser l’ours russe situé à portée de canon. Cette politique de prudence a volé en éclats depuis le 24 février. Depuis que les chars russes se sont élancés dans les plaines ukrainiennes.

Dès le début de sa guerre, Vladimir Poutine a menacé la Finlande et la Suède de représailles militaires si les deux pays osaient se rapprocher de l’OTAN pour se prémunir d’une telle agression. Les gouvernements de ces deux nations n’ont pas baissé les yeux. Ils ont pris leurs responsabilités et se sont encore un peu plus rapprochés de leurs alliés légitimes, mettant fin à toute ambiguïté.

Avec la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine semble avoir créé lui-même ce qu’il a toujours craint. Il y a tout d’abord le peuple ukrainien uni (russophones compris) qui refuse d’être annexé sans combattre. Il y a aussi l’OTAN qui se renforce comme jamais alors que l’alliance était encore considérée comme en état de mort cérébrale par le président Emmanuel Macron en novembre 2019. Les pays de l’Union européenne se sont également montrés unis dans la réponse face à cette invasion en accueillant les réfugiés, en mettant en place de lourdes sanctions et en faisant bloc pour leur sécurité, leur souveraineté. Les pays européens ont aujourd’hui décidé d’augmenter considérablement leurs dépenses militaires pour tenter de refroidir les ardeurs russes. Impensable il y a quelques mois à peine! C’est Donald Trump qui doit être content depuis la Floride. Lui qui criait au scandale quand il était président lorsqu’il voyait que certains pays européens, comme l’Allemagne, économisaient sur leur défense et comptaient beaucoup trop sur le bouclier américain que Washington, à l’époque, ne voulait plus financer. Tout a changé, même les Américains sont de retour sur le continent. La Russie perd en Ukraine, elle a aussi perdu sur tout le continent.