Une crise de l’énergie

La courbe commence à être vertigineuse. Les prix de l’énergie augmentent et augmentent encore au fil des jours alors que l’hiver n’a même pas commencé. Parmi les précieuses ressources (non renouvelables évidemment) que tout le monde observe attentivement, il y a le gaz. Les hausses se succèdent dangereusement et les 86 688 clients privés grand-ducaux qui utilisent ce combustible à leur domicile ont de quoi s’inquiéter. Leur bas de laine risque de fondre comme neige au soleil cet hiver ! Mais ils ne seront pas les seuls à devoir serrer les dents. Ne nous y trompons pas : après le gaz, c’est l’électricité qui va être plus chère.

Le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, planche déjà sur une aide pour les ménages les plus fragiles dont le budget risque de tanguer ces prochains mois. L’annonce faite sur les ondes de RTL reste maintenant à vite concrétiser. Évidemment, le Luxembourg n’est pas le seul pays à être concerné par cette courbe des prix de l’énergie qui ne fait que grimper. Dans presque toute l’Europe, on s’active pour relever le défi : aide ciblée au Royaume-Uni, baisse de la TVA en Espagne, exonération de TVA pour les ménages fragiles en Italie… En France, jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu’après la hausse attendue aujourd’hui, le prix du gaz serait bloqué dans le pays jusqu’en… avril. Pour l’électricité, même acte fort : le gouvernement va limiter la prochaine hausse prévue des prix de l’électricité, qui doit avoir lieu en février, à 4% grâce à la baisse des taxes. Le prix de l’énergie est un sujet brûlant chez nos voisins. La crise des «gilets jaunes» a éclaté après l’ajout d’une taxe sur le carburant. Nous savons tous ce qu’il s’est passé par la suite.

Devant ces hausses de prix conséquentes, peut-être que la méthode radicale utilisée par la France est la plus simple pour vite protéger les ménages les plus en difficulté. Cela permet au moins de ne pas réagir au coup par coup et d’adapter son aide avec un temps de retard. Car nous en sommes là : les hausses semblent indomptables. Le Luxembourg va devoir développer son arsenal pour épauler ceux qui risquent de voir leur facture flamber dans le pays dans quelques semaines. Vite, le temps presse.

Laurent Duraisin